Guillaume Piens, aux rennes du salon depuis 2011, a accueilli plus de 53 000 visiteurs lors de l’édition 2013, ce qui fait d’Art Paris l’un des salons d’art contemporain les plus couru en Europe. Inscrite dans la commémoration des 50 ans des relations France – Chine, cette édition invite 140 galeries issues de 20 pays dont 10 viennent de Pékin, Shanghai et Hong Kong pour proposer 90 artistes de la scène chinoise moderne et contemporaine (12 galeries chinoises sont présentes : 10 Chancery Lane Gallery (Hong Kong), Art Lexïng, (Miami), Beautiful Assert Art Project (Beijing), Blindspot Gallery (Hong Kong), Hua Gallery (London), ifa Gallery (Bruxelles /Shanghai), Island6, (Shanghai), Jiali Gallery, (Beijing), M97 Gallery, (Shanghai), ON/galley, (Beijing), Bridge Gallery, (Shanghai), Xin Dong Cheng Gallery, (Beijing)).
De l’Armory show de New York (qui vient de s’achever) à Art Paris, la Chine est incontournable pour les acteurs du marché de l’art. Elle s’est imposée pour la 4ème année consécutive comme la première place de marché mondiale pour la vente d’oeuvres d’art aux enchères, devant les Etats-Unis.
Avec 4,1 Mrd$ d’oeuvres d’art vendues au cours de l’année 2013 (hors frais), la Chine devance légèrement le centre névralgique newyorkais et affiche surtout une croissance de +21 %, alors que de nombreux spécialistes du marché annonçaient une véritable débacle.
Bien sûr, certaines cotations chinoises demeurent très localisées, poussées par une demande intérieure vive et spéculative . C’est le cas d’artistes tes que QI Baishi, HUANG Zhou, LI Xiongcai, TANG Yin ou ZHANG Daqian, qui trouvent peu, sinon pas, d’écho dans les salles étrangères. Mais de nombreux artistes chinois ont une aventure artistique plus étendue, ayant vécu hors de Chine, en France notamment. Ceux-ci sont emblématiques d’une vision trans-culturelle de la création et bénéficient d’une demande solide tant à l’Est qu’à l’Ouest du planisphère.
La scène artistique française est ainsi marquée par des artistes chinois de premier plan, collectionnés tant en Europe qu’en Chine : citons les abstractions de ZAO Wou-ki et de CHU Teh-Chun, mais aussi WANG Keping, fondateur du fameux « groupe des étoiles », GAO Xingjian, Prix Nobel de littérature et peintre, à qui la Galerie Claude Bernard consacre son stand sur le salon, ou encore LIU Bolin, dont une sculpture monumentale, Iron fist, sera installée à l’entrée du Grand Palais (produite par la Galerie Paris-Beijing).
La demande a récemment explosé pour les maîtres abstraits, valeurs sûres désormais, à tel point que Zao Wou-Ki est parvenu à se hisser pour la première fois dans le Top 10 des artistes classés selon leurs résultats d’enchères. Zao Wou-Ki affiche en effet 139,5 m$ de résultat (hors frais) pour la vente de ses oeuvres durant l’année 2013, ce qui l’amène à la neuvième place du classement mondial, derrière Roy Lichtenstein et devant Claude Monet !
Les toiles de Zao ont déchaîné les ventes de 2013 avec 36 enchères millionnaires, dont quatre sommets oscillant entre 7,9 m$ et 12,4 m$, décrochés entre Hong Kong et Pékin (octobre-décembre 2013). La portée du marché chinois est trop importante pour ne pas trouver écho en Occident, d’où l’intérêt d’ouvrir un grand salon d’art contemporain tel qu’Art Paris sur cette dynamique.
Certes, le marché chinois est plus haut-de-gamme que le français… Les oeuvres vendues en Chine sont d’ailleurs plus chères que n’importe où ailleurs, avec 45 % de lots vendus entre 5 000 $ et 50 000 $ et 17 % entre 50 000 $ et 1 m$ et les oeuvres chinoises récentes accèdent plus rapidement que n’importe ou ailleurs à des niveaux de prix qui peuvent s’avérer exceptionnels. L’exemple le plus probant est celui de l’artiste ZENG Fanzhi, seul artiste parvenu à classer une œuvre des années 2000 dans le Top 50 des meilleures enchères de l’année 2013 (The Last Supper (2001), vendu 20,64 m$ le 5 octobre 2013 chez Sotheby’s Hong Kong).
Néanmoins, la sélection des galeristes et des oeuvres se veut adaptée à un panel élargi de collectionneurs, avec des signatures essentielles et très bien cotées, mais aussi des découvertes. Parce qu’un salon d’art peut à la fois souligner les incontournables de la création et être un terrain de prospection : Art Paris ouvre à nouveau cette année sont secteur Promesses à de jeunes galeries