Sans surprise : poursuite de la remontée des taux de crédit en février dans le sillage de la révision mensuelle des taux d’usure
Après des hausses de taux très significatives en janvier, et la mise à jour désormais mensuelle des taux d’usure, un nombre limité de banques ont augmenté leurs taux de crédit en février (+ 0,15 point en moyenne). Le mouvement de remontée des taux se poursuit donc mais de façon plus progressive, comme le sera désormais la révision des taux d’usure. Mais tout dépendra également de la réunion de la Banque centrale européenne de demain, au cours de laquelle l’Institution devrait à nouveau augmenter significativement ses taux directeurs…
Des hausses de taux en février, mais plus limitée qu’en janvier
En février, un nombre plus limité de banques ont augmenté leurs taux de crédit, de 0,10 à 0,30 point pour l’une d’entre elles. Une banque nationale a notamment remonté ses taux de 0,15 point. Ce mois-ci les hausses sont donc moins nombreuses et moins prononcées qu’en janvier, mois durant lequel l’ensemble des barèmes reçus avaient affiché des hausses de taux record sur un mois, de 0,30 point en moyenne mais jusqu’à 0,50 point dans une banque, notamment suite à la remontée des taux d’usure de plus d’un demi-point.
Les taux de crédit atteignent ainsi en février en moyenne à 2,6 % sur 15 ans, 2,8 % sur 20 ans et 3,1 % sur 25 ans, mais certaines banques affichent des taux supérieurs à 3 % sur toutes les durées, pouvant même aller jusqu’à 3,67 % sur 25 ans au maximum. Des taux très proches donc des taux d’usure…
Pour rappel, les taux d’usure sont désormais publiés tous les mois et non plus tous les trimestres, sur la base de la moyenne des taux pratiqués lors des trois mois précédents, et ce jusqu’au 1er juillet. Le 29 janvier, ils ont été relevés de 0,12 point sur les durées les plus courtes et jusqu’ 0,22 point sur les prêts sur 20 ans et plus atteignant ainsi 3,79 %.
Le mouvement de remontée des taux se poursuit donc mais de façon plus mesurée, dans le sillage des taux d’usure désormais révisés mensuellement, avec des hausses à la fois plus fréquentes mais plus limitées que lors de la révision trimestrielle. Cela devrait permettre d’éviter les trop fortes augmentations de taux de crédit même si le mouvement se poursuit, avec des taux désormais supérieurs à 3 % pour les durées longues. Dans ce contexte, il va nous falloir rester tous vigilants à ce que l’écart des taux de crédit avec les taux d’usure ne se resserre pas sur ces durées, au risque de priver à nouveau de l’accès au crédit les primo-accédants et ménages modestes
Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.
Dans l’attente de la réunion de la BCE de demain…
L’évolution future des taux de crédit dépendra également de la politique de la Banque Centrale Européenne et des décisions prises pour juguler l’inflation. Lors de sa réunion de demain, l’Institution devrait à nouveau augmenter ses taux directeurs, avec un impact sur les conditions de refinancement des banques, mais aussi le taux auquel elles sont rémunérées lorsqu’elles placent leurs liquidités à la BCE.
« Tant que les banques ne pourront pas prêter à des conditions permettant pour elles de rentabiliser l’activité de crédit, les taux de crédit poursuivront leur remontée dans le sillage des taux d’usure. Dans ce contexte, il y a fort à parier qu’on pourrait revoir dans les barèmes des taux de crédit à 4 % d’ici à l’été 2023, un niveau inédit depuis 2012, soit depuis plus de 10 ans, mais qui devrait inciter les banques à relancer la machine du crédit au second semestre 2023, plutôt qu’à placer leurs liquidités ailleurs »
explique Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.