En octobre, les taux de crédit poursuivent leur baisse dans plusieurs banques avec l’objectif pour elles de profiter des dernières semaines de l’année 2021 pour placer leurs liquidités et commencer à constituer des stocks pour 2022. Une bonne nouvelle au vu de la baisse des taux d’usure effective depuis le 1er octobre. Mais qu’en sera-t-il en cas de remontée de taux, ou pour les emprunteurs qui ne bénéficient pas des taux les plus bas ou empruntent avec un problème de santé ? En ce mois d’octobre rose, Vousfinancer conseille celles qui veulent emprunter après un cancer du sein notamment grâce au droit à l’oubli…
Taux de crédit en octobre : encore quelques baisses, mais aussi quelques hausses isolées dans trois banques régionales
En octobre, quelques banques ont à nouveau baissé leur taux de crédit immobilier, jusqu’à - 0,15 % , mais certaines uniquement pour les meilleurs profils, parmi les tranches de revenus les plus élevées. Par ailleurs, trois banques régionales ont remonté leurs taux de 0,05 à 0,15 %. Des hausses, certes isolées, mais inédites dans les barèmes depuis le mois de juillet.
Les taux moyens sont actuellement stables à 0,95 % sur 15 ans, 1,10 % sur 20 ans et 1,35 % sur 25 ans.
Pour les meilleurs profils, il est toujours possible d’emprunter à moins de 1 % quelle que soit la durée (0,50 % sur 15 ans, 0,70 % sur 20 ans et 0,90 % sur 25 ans au mieux).
« Ce mois d’octobre est la dernière ligne droite pour les banques pour atteindre leurs objectifs de production et même les dépasser pour certaines qui ont encore beaucoup de liquidités à placer ! C’est pourquoi la hausse de l’inflation n’est pour l’instant par répercutée les taux de crédit. Cet automne est donc très propice pour ceux qui ont un projet immobilier. Dès le mois de novembre, les compteurs seront remis à zéro et les dossiers de crédit déposés seront comptabilisés dans la production de l’année prochaine, conduisant les banques à appliquer une politique commerciale en lien avec leurs ambitions pour 2022 » analyse Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.
« Depuis le mois de mars, la production de crédits, hors renégociations atteint des records et l’année 2021 de ce point de vue-là devrait rester dans les annales. Pour rappel, en 2020 la production hors renégociations avant atteint au global 192 milliards d’euros, et 193 en 2019, des chiffres qui devraient être largement dépassés en 2021, avec une production liée uniquement à des transactions qui pourrait dépasser les 210 milliards d’euros » pronostique Sandrine Allonier.
« Le droit à l’oubli permet désormais et depuis 2015 à des malades du cancer en rémission de ne plus avoir à le mentionner à leur assureur et ainsi de pouvoir bénéficier du même taux d’assurance qu’une personne qui n’a jamais eu de cancer ! C’est vraiment très important pour toutes les familles touchées par cette maladie et qui souhaitent pouvoir continuer à faire des projets une fois la guérison atteinte. Avec le niveau actuel des taux d’usure, la moindre pathologie peut entrainer un refus de crédit à cause du poids de l’assurance dans le TAEG, le droit à l’oubli est donc un vrai levier dont il faut parler notamment en ce mois d’octobre rose… C’est notre mission en tant que courtier en crédit également courtier en assurance de partager ce type d’informations souvent méconnues avec nos clients » conclut Julie Bachet.
L’analyse des barèmes de taux du mois est à mettre en perspective avec l’annonce de la baisse des taux d’usure, taux maximum auxquels il est possible d’emprunter, pour le dernier trimestre 2021. Ils s’établissent désormais à 2,43 % sur moins de 10 ans, 2,39 % sur 10 ans à moins de 20 ans et 2,41 % sur 20 ans et plus, des niveaux historiquement bas.
« Ces derniers mois, sous l’effet des recommandations du Haut conseil de stabilité financière, les banques ont principalement ciblé les emprunteurs entrant dans ces critères qui, sous l’effet de la forte concurrence interbancaire, ont pu obtenir des taux records. Ces baisses de taux ont été répercutées évidemment sur les taux d’usure qui ont également reculé mais risquent de pénaliser ceux qui ne bénéficient pas des taux les plus bas ou, ou davantage d’emprunteurs en cas de remontée des taux, à cause de l’effet ciseaux qui en découlerait » explique Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer.
Production de crédits : encore un record pour un mois d’aout !
Mois après mois, la production de crédits continue à pulvériser les records ! En aout 2021, la production de crédits nouveaux à l’habitat, hors renégociations, liée uniquement à des transactions immobilières, a atteint selon la Banque de France un niveau inédit pour un mois traditionnellement plus calme à 19,6 milliards d’euros après 20,3 milliards d’euros, en juillet.
Ainsi, au global sur les 8 premiers mois de l’année 2021, la production de crédits atteint un niveau record à 150,6 milliards d’euros hors renégociations, contre 118 milliards d’euros à la même période en 2020, soit une hausse de 27,6 % !
Octobre rose : le droit à l’oubli, une solution pour emprunter sans être pénalisé par les taux d’usure en baisse
Alors que les taux d’usure viennent encore de baisser, il devient de plus en plus difficile pour ceux qui ont un problème de santé de réussir à emprunter.
Pourquoi ? car c’est le taux annuel effectif global (TAEG) du prêt qui ne doit pas dépasser le taux d’usure, en incluant donc le taux nominal mais aussi l’assurance emprunteur, les frais de dossier, frais de courtage, et garanties obligatoires… (article R. 314-11 du code de la consommation). En effet, si à la base, le taux d’usure était censé protéger les emprunteurs en interdisant l’octroi de prêt à des conditions de taux « hors marché », lorsqu’il est trop bas comme c’est le cas depuis quelques mois, il peut exclure des emprunteurs qui ont un taux d’assurance trop élevé, en raison de leur âge ou de surprimes importantes, et ce, alors même qu’ils sont finançables d’un point de vue de leur endettement et reste-à-vivre.
Heureusement des solutions existent… Depuis le 2 septembre 2015, la convention AERAS (S’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) prévoit un droit à l’oubli, accessible aux personnes qui ont été atteintes, plusieurs années auparavant, d’une pathologie cancéreuse. Objectif : leur permettre de ne pas être pénalisées par des surprimes ou des exclusions de garanties lors de la souscription d’un contrat d’assurance emprunteur et donc d’accéder plus facilement à l’emprunt.
Le droit à l’oubli donne ainsi le droit aux candidats à l’emprunt concernés de ne pas déclarer un cancer survenu avant la demande d’emprunt dans deux cas : si le cancer a été diagnostiqué avant l’âge de 21 ans avec des traitements terminés depuis 5 ans, ou pour les plus de 21 ans, si le protocole thérapeutique (c’est-à-dire la phase des traitements par chirurgie, radiothérapie ou médicamenteux) est achevé depuis plus de 10 ans, quel que soit le cancer dont il a été atteint.