Coups de coeur : Hantaï et ses amis

10/06/2022 Par Artprice
4 min de lecture

À l’heure où se tient une importance rétrospective en l’honneur du 100e anniversaire de la naissance de Simon Hantaï à la fondation Louis Vuitton (Paris), l’équipe d’Artmarket by Artprice vous propose une sélection d’oeuvres signées de quelques uns des plus grands abstraits de la scène française de la seconde moitié du 20e siècle. À l’honneur cette semaine, une toile de 1955 de Hantaï introduit des œuvres signées Jean Degottex, Hans Hartung, Olivier Debré, Gérard Schneider et Georges Mathieu, choisies parmi les 72 000 œuvres proposées sur la place de marché d’Artprice.

Revalorisation de l’abstraction

L’une des tendances nettes du marché de l’art est la revalorisation des artistes abstraits du 20e siècle depuis quelques années déjà. Face à la montée en flèche de l’abstraction made in US (Willem de Kooning, Robert Motherwell et Helen Frankenthaler ont révisé leurs records à 69m$, 12,7m$ et 3m$ au cours de l’année 2019), les prix grimpent pour les grands abstraits européens.

 

Facteur de cette croissance, les grands marchands s’engagent de plus en plus fermement sur ces signatures dont la cote n’a pas fini de croître. En témoignent les récents engagements pris par le galeriste français Emmanuel Perrotin, qui a pris en charge la succession de Georges Mathieu, après avoir signé l’immense Pierre Soulages. De son côté, l’américain Larry Gagosian, considéré le plus important marchand d’art de notre époque, gère la succession de Simon Hantaï depuis 2019.

 

Gagosian, dit le « faiseur d’or », a consacré à Hantaï une exposition de six mois (octobre 2019-mars 2020) dans les 1 600 mètres carrés de sa galerie du Bourget vers Paris. Sous le titre Les noirs du blancs, les blancs du noir, l’événement se concentrait sur les toiles et les sérigraphies réalisées entre 1969 et 1997, pour des budgets d’acquisitions compris entre 200 000$ et 1m$. Pour ses plus belles œuvres, les Mariales des années 60 où les Blancs des années 70, l’enveloppe grimpe au-delà du million, jusqu’à 4,7m$ pour M.A.4 (Mariale)(1960) vendue en décembre 2016 chez Sotheby’s à Paris. Cette œuvre multipliait alors par huit le prix qu’en avait obtenu Christie’s en 2005. Ce record de 4,7m$ pourrait être révisé à l’avenir, à la seule condition que le marché soit alimenté par quelque œuvre muséale dans ses qualités plastiques et sa monumentalité, à la dimension des plus grands Pollock où des champs colorés de Rothko.

Hantaï à l’honneur à la fondation Louis Vuitton

La rétrospective actuelle consacrée à Simon Hantaï à la Fondation Vuitton est un événement majeur, riche de plus de 130 chefs-d’œuvre disséminés sur près de 2700 m2. On y (re)découvre ses sublimes et méditatifs pliages, une peinture à l’aveugle où pliage, hasard et couleurs déterminent les formes et les rythmes. On y découvre aussi le dialogue de Hantaï avec d’autres peintres: Henri Matisse, dont on note une proximité avec les papiers collés, Jackson Pollock à qui l’artiste doit son premier choc, en 1948 à Venise, mais aussi une série de travaux inédits signés Daniel Buren.

 

Dans le Paris artistique des années 1940 et 50, Hantaï est au cœur des débats artistiques parfois houleux qui opposent réalisme contre abstraction, abstraction lyrique et abstraction géométrique, surréalisme comme révolution. Ses premières toiles sont d’ailleurs annexées au Surréalisme par André Breton, mais Hantaï se détache rapidement du mouvement, préférant la gestuelle et le goût mystique d’un Georges Mathieu.

 

Simon Hantaï accomplit une oeuvre d’une originalité et d’une fécondité exceptionnelle qui le conduira à recevoir le premier prix de la Fondation Maeght en 1967, puis le Grand Prix national des arts plastiques en 1980, ainsi qu’à représenter la France à la 40ème Biennale de Venise en 1982. Alors qu’il est parvenu à la notoriété internationale, il “quitte la scène sans prononcer un mot”, comme il le fera écrire en 1998 dans une biographie autorisée. Alors âgé de 60 ans, il refuse dès lors presque toutes les propositions d’expositions, notamment au Centre Pompidou…

 

La toile présentée par Alon Zakaim Fine Art est antérieure aux pliages. Elle date de 1955, dernière année marquant la participation de Hantaï aux activités du cercle surréaliste. À cette époque, l’artiste commence à utiliser son “outil-réveil” pour racler par gestes répétés la couche de peinture industrielle noire posée en dernier, révélant ainsi les couleurs sous-jacentes. 

 

 


Simon HANTAÏ
Sans titre, 1955
Huile/toile, 154 x 215 cm

Alon Zakaim Fine Art > Contacter le vendeur



Jean DEGOTTEX
Composition1965
Technique mixte/papier, 65 x 50 cm

Alexis Lartigue Fine Art > Contacter le vendeur



Olivier DEBRÉ
Rouge coulé, taches roses et rouges1988
Huile sur toile, 185 x 185 cm

Galerie Jacques Bailly Contacter le vendeur



Hans HARTUNG
P1957-761957
Pastel, 50 x 65 cm

Galerie Hélène Bailly > Contacter le vendeur



Gérard SCHNEIDER
Opus E.81967
Gouache, 52 x 74,5 cm

Galerie AB > Contacter le vendeur



Georges MATHIEU
Bonheur retrouvé2005
Technique mixte/papier, 57 x 77 cm

Galerie Perahia > Contacter le vendeur

Communiqué d'Artprice