La sous-performance du marché mondial des fusions et acquisitions : un véritable warning pour les transactions à venir

09/07/2019 Par Willis Towers Watson
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Pour la première fois depuis le lancement du Quarterly Deal Performance Monitor de Willis Towers Watson en 2008, toutes les régions ont sous-performé en même temps au cours du même trimestre.

Les entreprises qui effectuent des opérations de fusions et acquisitions dans toutes les régions du monde perdent en moyenne de la valeur pour leurs actionnaires, -6,3 points de pourcentage par rapport à l’indice mondial1. Selon les derniers résultats du Quarterly Deal Performance Monitor de Willis Towers Watson (QDPM), en partenariat avec Cass Business School, le marché mondial a sous-performé pendant près de sept trimestres consécutifs, une véritable première.

Toutes les régions du Monde ont sous-performé leurs indices respectifs. Les acquéreurs de la région Asie-Pacifique ont affiché la pire performance avec une sous-performance de -7,9pp, suivie de celle des acheteurs européens à -4,1pp et des acquéreurs nord-américains à -3,7pp de leurs indices régionaux respectifs. L’Europe reste désormais la seule région où les acquéreurs surperforment encore à la fois sur les 12 derniers mois et sur les 3 dernières années.

Selon Jean Cazeneuve, Responsable de l’offre M&A France chez Gras Savoye Willis Towers Watson : « Si le marché mondial des fusions et acquisitions avait atteint des records en 2015 il est en décroissance continue depuis cette période. Viennent s’ajouter à ce contexte morose des réglementations encore plus strictes, un protectionnisme exacerbé et de l’incertitude politique partout dans le monde, autant de facteurs qui ne sont pas propices à favoriser les deals. L’activité de fusions et acquisitions est un baromètre de confiance des entreprises. La chute rapide du volume des transactions au cours des six derniers mois, en particulier sur le marché américain, démontre une fois de plus que les incertitudes géopolitiques, commerciales et tarifaires, ne sont pas de nature à instaurer un climat de confiance au sein des boards des grandes entreprises. Tant que les marchés mondiaux n’auront pas recouvré de stabilité, il y a de fortes chances que le nombre de transactions annoncées soit encore faible au second semestre de 2019 ».

En se basant sur la performance du cours de l’action, l’étude a également révélé les résultats suivants :

  • Le volume des transactions du second trimestre est au plus bas depuis le deuxième trimestre de 2009, avec 144 transactions achevées à ce jour². Ceci est attribué à un volume stable de transactions en Amérique du Nord (plus bas depuis le Q2 2009), en Europe et en Asie-Pacifique (plus bas depuis le T2 2013).

  • Pour la première fois en cinq ans, aucune méga transaction n’a été conclue au T2 2019² (d’une valeur supérieure à 10 milliards de dollars).

  • La plupart des types d’opérations ont sous-performé l’indice. La plus forte sous-performance du trimestre est celle des « Slow deals », actuellement à -11,1 points de pourcentage. Les transactions intra-régionales et nationales sont actuellement à -8,7pp et -9,9pp.

  • Inversement, les transactions importantes, cross régionales, transfrontalières et les « Quick deals » ont surperformé l’indice de + 6,3pp, + 6,3pp, + 5,7pp et + 4,9pp respectivement.

  • La performance moyenne glissante sur trois ans est actuellement à -0,7pp, tandis que la performance depuis le lancement de l’indice en 2008 reste positive à + 2,6pp. Parfaitement en ligne avec la sous-performance des marchés européens, les transactions au Royaume-Uni ont sous-performé au Q2 2019. Sur les 36 derniers mois, les transactions au Royaume Uni ont surperformé malgré l’effet d’annonce du Brexit. Les entreprises étrangères continuent de profiter de la dépréciation de la Livre Sterling pour acheter des entreprises anglaises, surperformant ainsi l’index de +2,7pp sur la même période.

« Ce qui fait l’essence même de l’activité du M&A demeure la capacité des entreprises à repenser leur organisation et à dégager davantage de valeur post-deal. La disruption digitale est également un facteur qui va littéralement révolutionner le marché. Les grandes entreprises investissent ainsi massivement dans les nouvelles technologies pour être plus performants et mieux toucher les utilisateurs finaux. Ce phénomène à n’en pas douter d’at de spécialités va nécessairement impacter le nombre de mégadeals. » , a indiqué Jean Cazeneuve, Responsable de l’offre M&A France.

MÉTHODOLOGIE

  • Toutes les analyses sont effectuées du point de vue de l’acquéreur.

  • La performance du cours de l’action dans l’étude trimestrielle est mesurée en tant que variation en pourcentage du cours de l’action de six mois avant la date de l’annonce à la fin du trimestre.

  • Toutes les opérations dans lesquelles l’acquéreur détenait moins de 50% des actions de la cible après l’acquisition ont été retirées, de sorte qu’aucun achat minoritaire n’a été envisagé. Toutes les transactions dans lesquelles l’acquéreur détenait plus de 50% des actions cibles avant l’acquisition ont été retirées, de sorte qu’aucun achat en cours n’a été pris en compte.

  • Seules les transactions de fusion-acquisition terminées d’une valeur d’au moins 100 millions de dollars qui répondent aux critères de l’étude sont incluses dans cette recherche.

  • Données de transaction provenant de Refinitiv.

 

Communiqué du 8 juillet 2019