L’objectif de redressement des comptes publics nécessite de faire appel à des recettes supplémentaires durant la première phase du quinquennat. Cette hausse est concentrée essentiellement sur l’année 2013.
La politique de stabilité fiscale qui sera ensuite déployée permettra une baisse du taux de prélèvements obligatoires à compter de 2016.
Les recettes nouvelles permettront d’atteindre l’objectif de redressement des comptes publics en préservant l’activité et en restaurant la justice fiscale.
Conformément aux engagements du Président de la République, toute mesure de hausse généralisée et indifférenciée des impôts est écartée, l’effort de solidarité portant sur les ménages les plus aisés et les plus grandes entreprises, aujourd’hui les moins imposées. Le pouvoir d’achat du plus grand nombre et l’autofinancement des PME sont préservés. La fiscalité est mobilisée au service de la croissance via le soutien à l’innovation, de l’augmentation de l’offre de logement, et de la transition écologique.
La réforme fiscale proposée, directement issue du programme présidentiel, corrige les injustices de la politique précédente, marquée par un allègement du poids de l’impôt sur le revenu pour les ménages les plus aisés et une baisse massive de l’imposition des patrimoines les plus importants.
Elle rétablit la justice au cœur du système fiscal français en poursuivant deux objectifs principaux : - Rétablir la progressivité de l’imposition des personnes
Le PLF 2013 propose une grande réforme fiscale permettant que les revenus du capital soient taxés comme les revenus du travail : seront ainsi soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu et non plus à un prélèvement forfaitaire les intérêts, dividendes et plus-values mobilières. Les ménages disposant d’un patrimoine modeste bénéficieront de cette mesure, qui alourdira en revanche l’impôt payé par les plus aisés.
Un effort de solidarité est également demandé aux ménages aisés par la réforme de l’impôt sur le revenu, qui renforce sa progressivité (tranche marginale à 45 %, baisse du plafond du quotient familial et du plafonnement global des niches).
Enfin, une contribution exceptionnelle de solidarité fixée à 75% de tous les revenus d’activité supérieurs à 1 M€ par bénéficiaire, qui prendra en compte les autres contributions déjà versées, est introduite. Cette contribution sera appliquée deux ans, le temps du redressement des comptes publics.
Le Gouvernement revient également, comme il l’avait annoncé, sur la baisse de l’ISF mise en œuvre en 2011 , au détriment de nos comptes publics.
Les ménages modestes bénéficieront d’un mécanisme de décote permettant de maintenir en dehors du champ de l’impôt ceux qui deviendraient imposables du fait du gel du barème alors que leurs revenus réels n’ont pas progressé. La hausse mécanique de l’impôt des ménages imposés dans les deux premières tranches du barème est limitée. Les ménages modestes, premiers touchés par les effets de la crise, ne sont pas concernés par les mesures fiscales du PLF.
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Rééquilibrer l’imposition des entreprises et assurer la stabilité fiscale aux PME-TPE La limitation des avantages qui bénéficient aux plus grandes entreprises permet de réduire d’un tiers l’écart d’imposition observé aujourd’hui entre grandes entreprises et PME-TPE :
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limitation de la part des charges financières nettes que les entreprises peuvent déduire de leur impôt ;
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suppression de la subvention fiscale aux opérations sur titres de participation permise par la « niche Copé » . Par ailleurs, des mesures de rendement sont ciblées sur les plus grandes entreprises : révision des modalités de calcul du cinquième acompte , exigé des plus grandes entreprises ; limitation de la possibilité d’imputer les reports déficitaires sur le résultat imposable ; contribution spécifique demandée aux entreprises d’assurance.
Parallèlement, les mesures proposées assurent la stabilité fiscale qu’attendent les PME-TPE, en préservant l’investissement et la création d’emploi. Les PME innovantes bénéficieront enfin de l’ouverture du crédit impôt recherche aux dépenses d’innovation, représentant pour elles un gain de 300M€.
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La transition vers une fiscalité écologique est amorcée. Conformément aux conclusions de la conférence environnementale, des premières mesures sont proposées dès le PLF 2013 pour concrétiser l’engagement d’instaurer une fiscalité écologique efficace et juste : la TGAP air est ainsi étendue à cinq nouvelles substances polluantes, ses taux sont majorés, et les seuils d’assujettissement abaissés ; le malus frappant les véhicules les plus polluants est également majoré, ce qui permettra un meilleur équilibre du dispositif « Bonus/Malus » .
Le projet de loi de finances pour 2013 réaffirme ainsi les principes de justice et d’équité. C’est un budget de combat pour la croissance, l’emploi et la rénovation de l’action publique, qui vise à restaurer la crédibilité de la France en matière de gestion de ses finances publiques.»