Point de vue de Valérie Batigne, fondatrice et présidente de Sapiendo-Retraite, une plateforme innovante de conseils, analyses et de simulations retraite en temps réel, sur la réforme « malus ARRCO-AGIRC » qui entrera en vigueur dans 6 mois.
« Afin d’équilibrer financièrement les régimes de retraite complémentaires des salariés ARRCO et AGIRC, il a été décidé d’inciter les salariés du privé à différer leur départ à la retraite d’un an minimum. Cette incitation se fait par l’instauration d’un malus de 10% du montant de la retraite ARRCO-AGIRC pendant 3 ans ».
« Ce malus va conduire à affiner et parfois revoir les stratégies retraite. Il a été mis en place pour inciter les salariés du privé à décaler d’un an leur départ en retraite et ainsi améliorer les comptes des caisses complémentaires. Mais attention, cette nouveauté peut amener les futurs retraités à changer de stratégie et pourquoi pas, parfois, à partir plus tôt.
Il vaudra peut-être mieux, dans certains cas, subir une décote viagère de 1,25% ou 1% sur toutes ses retraites plutôt que de se priver de 10% pendant 3 ans (soit 30%) de ses retraites complémentaires.
Tout se calcule ! De même, dans certains cas, un rachat de trimestres peut s’avérer beaucoup moins rentable si la personne est affectée par le malus. Optimiser sa situation devient encore plus compliqué et nécessite plus souvent le recours à un expert. »
1. Qui est concerné par le malus ?
Il concerne les salariés du secteur privé nés à partir de 1957, qui partiront à la retraite à partir du 1er janvier 2019.
Si les salariés du secteur privé ayant validé tous leurs trimestres ne diffèrent pas d’un an leur départ à la retraite, ils se verront appliquer, sur le montant de leurs pensions complémentaires ARRCO et AGIRC, un abattement - dit malus - de 10%. Ce malus sera prélevé sur une durée de 3 ans maximum à moins que le retraité n’atteigne l’âge de 67 ans.
Comment y échapper ?
En décalant sa retraite d’un an à partir de sa date d’obtention de tous les trimestres ou à partir de 67 ans.
En partant plus tôt à la retraite et en faisant valoir ses droits avant d’avoir validé tous ses trimestres. En effet, si le retraité n’a pas cotisé l’ensemble des trimestres, il subit une décote viagère et n’est pas affecté en plus par le malus.
2. L’instauration d’un bonus et qui sera concerné ?
Pour faire bonne figure, il a également été décidé d’instaurer un bonus. Cependant, il est beaucoup moins avantageux que le malus n’est désavantageux ! Et à coup sûr, il concernera beaucoup moins de salariés.
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Le bonus prend la forme d’une surcote :
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temporaire pendant un an (alors que le malus s’applique pendant 3 ans)
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d’un montant variable dépendant du nombre d’années de décalage de prise de la retraite :
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10% pour 8 trimestres au-delà de l’âge à partir duquel le taux plein est obtenu ;
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20% pour 12 trimestres de décalage
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30% pour 16 trimestres de décalage
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3. Exonération du malus
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Certaines personnes sont exonérées du malus :
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les personnes exonérées de CSG (pour celles qui sont soumises à un taux réduit de CSG, la minoration temporaire sera de 5 %) ;
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les assurés handicapés ;
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les travailleurs de l’amiante ;
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les inaptes au travail justifiant d’un taux d’incapacité permanente d’au moins 50% ;
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les mères ouvrières ayant élevé au moins trois enfants ;
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les assurés ayant apporté une aide effective à leur enfant handicapé et les personnes ayant interrompu leur activité professionnelle en raison de leur qualité d’aidant familial.
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