Les 3 artistes hommes de moins de 40 ans en 2023

15/01/2024 Par Artprice
6 min de lecture

La meilleure adjudication mondiale de 2023 pour tout artiste né à partir de 1983 revient à River at Dusk de Matthew WONG et à l’exceptionnel résultat de 6,66 m$ obtenus chez Sotheby’s Hong Kong pour une toile vendue 4,7 m$ trois ans plus tôt, déjà à Hong Kong, mais chez Phillips à l’époque. Si Matthew Wong est incontestablement le premier artiste du marché ultra-contemporain (son produit des ventes dépasse les 20 millions de dollars en 2023), son décès prématuré en 2019 augmente la rareté et donc la valeur des œuvres. Artmarket vous propose plutôt de faire le point sur les jeunes artistes toujours en activité les plus performants après Wong, des artistes qui nous mettent en présence des trois places de marché les plus importantes pour l’art le plus actuek, à savoir New York, Londres et Hong Kong.

 

Top trois adjudications pour des artistes hommes (vivants) de moins de 40 ans en 2023

Dmitri CHERNIAK

Ringers #879 (The Goose) (2021), 6,2 m$, Sotheby’s New York, 15/06/2023

LIANG Hao

Theology and Evolution (2011), 3,1 m$, Sotheby’s Hong Kong, 05/04/2023

Michael ARMITAGE

Muliro Gardens (baboons) (2016), 2,2 m$, Sotheby’s Londres, 01/03/2023

 

Dmitri CHERNIAK

Née en 1988. Basée à New York

Particularités de son travail : un codage créatif pour médium

Cherniak est l’un des artistes les plus en vue de l’art génératif actuel. Chacun de ses Ringers, généré automatiquement par un code inspiré d’un livre des années 1960 de Armin Hofmann, est une proposition graphique fortuite variant en dimensions, en disposition, en orientation des éléments graphiques et en distribution des couleurs. En tant que pièce générative, chaque Ringers est une intégration d’algorithmes pendant le processus de frappe NFT. S’agissant de l’un des premiers projets de ce type lancé en 2021, la collection de 1 000 NFT Ringers possède une valeur initiatique : elle est connue dans l’écosystème NFT comme l’une des collections les plus appréciées de la prestigieuse plateforme d’art génératif Art Blocks Curated. Le fait de posséder un Ringers est considéré par la communauté NFT à la fois comme un statut et un pari sur l’avenir de l’art génératif. 

Dmitri Cherniak, Ringers #879

Source : Opensea

Évolution de son marché :

Le 15 juin 2023, Ringers #879, un NFT unique issu du projet génératif de Dmitri Cherniak,  fait la Une de la vente Sotheby’s “Grails: Part II”, en flambant à hauteur de 6,2m$ contre une estimation déjà conséquente de 3m$. L’œuvre numérique intègre alors le Top 10 des NFT les plus cotés sur le marché des enchères réglementées. Ringers #879, s’était déjà fait remarquer en août 2021 en partant pour un peu moins de 5,66 millions (hors enchères réglementées) dans la collection du fonds spéculatif crypto Three Arrows Capital (3AC). Après l’effondrement de 3AC l’été dernier, le fonds a délégué à Sotheby’s la dispersion d’une collection baptisée “Grails”, comprenant le fameux NFT de CHerniak vendu plus de 6 millions de dollars. 

En septembre 2023, un Ringers moins évocateur (le numéro 879 faisant penser à une oie) partait pour une somme bien moins conséquente, à savoir 68 000$, chez Sotheby’s Hong Kong. Parmi le millier d’itérations uniques des Ringers, c’est bien l’intensité des qualités graphiques et suggestives fortuites qui injecte, ou pas, une valeur extraordinaire à tel ou tel objet numérique issu de la même collection.

 

HAO Liang

Née en 1983. Basée à Pékin.

Particularités de son travail : une tradition chinoise revisitée

Hao Liang réinvente la peinture traditionnelle chinoise à l’encre. Il joue avec les grands sujets, les traits et les principes de la peinture traditionnelle chinoise tout en y injectant sa culture propre, un référentiel personnel nourri de cinéma, de littérature et de philosophie moderne. Il en ressort des paysages et des portraits sur soie finement peints où les techniques, les thèmes, les motifs et les conventions de la peinture traditionnelle chinoise se trouvent revisités et rafraîchis par une sensibilité contemporaine et cosmopolite. 

 

Évolution de son marché :

En 2014, HAO Liang, 30 ans à l’époque, surgissait comme la nouvelle coqueluche du marché ultra-contemporain chinois. Une irruption advenue avec la vente de The Tale of the Clouds, un long rouleau de soie de plus de 13 mètres de long acquis pour 912 000$ chez Christie’s à Shanghai. Quatre ans plus tard, le jeune artiste venant d’exposer ses œuvres lors de la 57e Biennale de Venise et dans diverses expositions collectives (notamment au Metropolitan Museum of Art de New York et au Centre Pompidou de Paris) se retrouve plébiscité sur le marché asiatique par deux adjudications millionnaires, dont un sommet à 1,8 m$ établi le 30 septembre 2018 à Hong Kong. Cette année 2018 marquait une autre consécration : celle de sa première exposition personnelle aux États-Unis, laquelle a lieu dans la prestigieuse galerie de Larry Gagosian. En 2023, Hao Liang est confirmé comme l’un des jeunes artistes les plus singuliers et les plus cotés de notre époque, avec un record personnel établi à 3,2m$ chez Sotheby’s à Hong Kong.

 

Répartition géographique du produit des ventes aux enchères de Hao Liang (2000-2023) (copyright Artprice.com)

 

Michael ARMITAGE

Née en 1984. Vit et travaille entre Nairobi et Londres.

Particularités de son travail : racines africaines

Michael Armitage est considéré comme l’un des meilleurs représentants de la nouvelle peinture kényane. Élevé en Afrique de l’Est, puis formé en Occident (à la Slade School of Fine Art et à la Royal Academy de Londres), il a la particularité de peindre sur du lugubo, l’écorce d’un figuier ougandais traditionnellement utilisée pour des linceuls ou pour la confection de vêtements rituels. Sur ce matériau qui ancre sa pratique au cœur de ses racines africaines, l’artiste mélange des aspects réels et fantasmés du Kenya. Histoires, mœurs, idéologies politiques, ragots et souvenirs personnels se répondent dans une tension esthétique située entre “les traditions européennes et le modernisme est-africain”. 

 

Évolution de son marché :

La carrière de Michael Armitage a été immédiatment propulsée sur les grandes scènes internationale : en 2017, la prstigieuse White Cube fait découvrir l’artiste à Hong Kong à travers l’exposition Strange Fruit, dont le titre fait référence à une célèbre chanson de protestation sur le lynchage des Afro-Américains; en 2019, ses oeuvres font sensation à la 58e Biennale de Venise (May you live in interesting times) et au MoMA à New York (Projects 110: Michael Armitage), tandis que sa toile The Conservationists (2015) s’envole pour 1,52 m$ aux enchères, soit 25 fois l’estimation moyenne chez Sotheby’s à New York. En 2020, il est consacré parmi les 10 artistes de la  “Peinture au nouveau millénaire” par la Whitechapel Gallery, puis “Royal Academician of Painting” par la Royal Academy of Art de Londres en 2021. L’excellence de son parcours en fait l’un des artistes contemporains les plus désirables mais ses œuvres sont rares en salles des ventes. Les prix peuvent désormais grimper à plus de 2 millions de dollars, comme ce fut le cas en mars 2023 chez Sotheby’s Londres avec sa toile Muliro Gardens (baboons) (2016), détentrice de son nouveau record personnel aux enchères.

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Michael Armitage : Évolution du produit des ventes aux enchères (copyright Artprice.com)

 

Communiqué d'Artprice