En cette rentrée 2021 Vousfinancer, réseau de 200 agences de courtage en crédit, fait le point complet du marché. Avec des taux de crédit toujours records et à nouveau quelques baisses en septembre, la production de crédits reste ultra dynamique. Dans un contexte de reprise économique, les banques ont la volonté de prêter même si, en cette rentrée 2021, la menace de sanctions liées au non-respect des recommandations du Haut conseil de stabilité financière pourrait faire craindre un éventuel durcissement des conditions d’emprunt sur la fin de l’année 2021. L’autre point de vigilance, dans ce marché où tous les voyants sont au vert, pourrait être le manque d’offres de biens dans certaines zones et la hausse des prix qui en découle. Tour d’horizon complet du marché en cette rentrée 2021.
Taux de crédit en septembre : encore quelques baisses
En septembre, quelques banques ont à nouveau baissé leur taux de crédit immobilier, jusqu’à 0,20 % ! Des baisses significatives donc dans certains établissements qui n’avaient pas fait évoluer leurs barèmes depuis plusieurs mois, ou dans d’autres, uniquement sur les meilleurs profils. Certaines banques proposent ainsi des taux à 0,70 % sur 20 ans, avant négociations ! Dans les autres banques, les taux restent globalement stables, avec toujours des possibilités de baisses au cas par cas, pour les profils les plus attractifs.
Les taux moyens sont actuellement de 0,95 % sur 15 ans, 1,10 % sur 20 ans et 1,35 % sur 25 ans, un niveau record ! Pour les meilleurs profils, il est même possible emprunter à moins de 1 % quelle que soit la durée (0,50 % sur 15 ans, 0,70 % sur 20 ans et 0,90 % sur 25 ans au mieux).
« La période estivale a été très calme, notamment en août, avec peu de transactions et une grande partie du personnel des banques en congés. Toutefois, elles sont à nouveau en phase de conquête de clientèle en cette rentrée de septembre, dernière ligne droite pour atteindre leurs objectifs de production pour certaines, et même les dépasser pour d’autres ! Le marché reste donc actuellement très favorable pour ceux qui ont un projet immobilier en cette rentrée » explique Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.
Délais de traitement des dossiers de crédit dans les banques : du mieux !
Autre bonne nouvelle : à ce jour, en ce début du mois de septembre, les délais de traitement dans les banques sont presque revenus à la normale ! Le personnel des banques a profité de l’accalmie du mois d’août pour gérer les dossiers de crédit en attente et traiter ainsi le stock de dossiers, permettant de revenir sur des délais très rapides. Il est de nouveau possible, dnas certaines banques, une fois le dossier de prêt complet déposé, d’obtenir un accord de principe sous quelques jours, un accord ferme sous 10 jours avec des offres de prêt émises 2 à 3 semaines après !
Production de crédits : un chiffre inédit pour un mois de juillet
Mois après mois, la production de crédits continue à pulvériser les records ! En juillet 2021, la production de crédits nouveaux à l’habitat, hors renégociations, liée uniquement à des transactions immobilières, a atteint selon la Banque de France un niveau inédit pour un mois estival à 20,4 milliards d’euros après 21,3 milliards d’euros, en juin, un niveau déjà record.
Ainsi, au global sur les 7 premiers mois de l’année 2021, la production de crédits atteint un niveau record de 131,1 milliards d’euros hors renégociations, contre 101,3 milliards d’euros à la même période en 2020, soit une hausse de 30 % !
« Depuis le mois de mars, la production de crédits, hors renégociations atteint des records ! Si l’on avait déjà connu des niveaux de production à près de 40 milliards d’euros en 2017, à cette époque, près de 60 % de la production étaient des renégociations de crédit. Actuellement, c’est tout le contraire : la production de crédits est liée à près de 85 % à des transactions immobilières, dont le nombre atteint également des records, témoignant du dynamisme du marché et de la vigueur de la demande » analyse Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer.
Conditions d’octroi de crédits : une détente en attendant la prochaine réunion du HCSF
Si nous avons constaté une certaine détente des conditions d’octroi de crédit au 1er semestre, notamment concernant le taux d’endettement, certains beaux profils d’emprunteurs parvenant à emprunter jusqu’à 38 %, voire même 39 % d’endettement, la question en cette rentrée est de savoir la marge de flexibilité accordée par le Haut conseil de stabilité financière de 20 % de la production a bien été respectée. C’est ce que devrait déterminer le bilan effectué par l’autorité de contrôle prudentiel cet été. Si cela n’a pas été le cas, des sanctions, probablement financières, pourraient être appliquées afin d’inciter ces établissements à rentrer dans le rang, et par conséquent adopter des normes plus strictes sur la fin de l’année.
« Plusieurs de nos partenaires bancaires nous ont indiqués avoir respecté la marge de flexibilité du HCSF et être donc bien dans les clous . Concernant ceux-là au moins, il n’y pas donc pas de raisons qu’ils durcissent leurs conditions d’octroi de crédit dans les prochaines semaines… » analyse Sandrine Allonier.
En effet, lors de sa réunion du 15 juin dernier, le HCSF avait indiqué que bien que « la production de crédits immobiliers reste dynamique tout en reposant sur des bases plus saines » à la rentrée, ses recommandations (ne pas dépasser 35 % de taux d’endettement, et 25 ans de durée de crédit) deviendraient une norme juridiquement contraignante. L’ensemble du marché est donc en attente de la prochaine réunion mensuelle du HSCF.
Perspectives pour la fin de l’année 2021
A ce jour, tous les voyants du marché sont au vert : « La reprise de tout un pan de l’économie à l’arrêt depuis plusieurs mois et la fin du chômage partiel dans beaucoup d’entreprises sont des signes positifs pour les banques qui permettent également à certains emprunteurs, exclus du crédit ces derniers mois, de pouvoir à nouveau emprunter. En outre le dynamisme du marché immobilier marqué par une hausse des transactions et une baisse des délais de vente sécurise aussi les projets des secundo-accédants qui ont besoin de vendre pour racheter. Toutefois le manque d’offres de biens et la forte hausse des prix qui en découle dans certaines villes jusqu’ici encore abordables pourrait venir ternir ce tableau dans les prochains mois, et exclure du marché certains primo-accédants que même les taux toujours aussi bas ne suffiront plus à re solvabiliser » conclut Julie Bachet.