Bercy met à jour sa doctrine BOFIP relative à la détermination de la date du commencement effectif d’une activité imposable à la cotisation foncière des entreprises dans un établissement.
Lorsqu’un redevable crée un établissement, la cotisation foncière des entreprises (CFE) n’est pas due au titre de l’année de la création conformément l’article 1478-II du CGI, sauf s’il s’agit d’un établissement produisant de l’énergie électrique qui est imposable à compter de son raccordement au réseau (CGI, art. 1478, III).
Par création d’établissement, il convient d’entendre toute implantation nouvelle d’une entreprise dans une commune dès lors qu’elle ne s’analyse pas en un changement d’exploitant. Le début d’activité dans un nouvel établissement est caractérisé par la mise en œuvre d’une activité professionnelle. Ainsi, au regard des critères dégagés par la jurisprudence du Conseil d’État, il y a création d’établissement, au sens de l’article 1478 du CGI, à la double condition que l’entreprise ait, d’une part, disposé d’immobilisations et, d’autre part, versé des salaires ou réalisé des recettes (CE, arrêt du 12 janvier 1987, n° 46227).
Ces deux conditions sont cumulatives. Elles servent à déterminer la date du commencement effectif d’une activité imposable dans un établissement.
Remarque : Lorsque le redevable ne dispose d’aucun local ou terrain, il est redevable de la cotisation minimum conformément au II de l’article 1647 D du CGI. Dans ce cas, seule la condition relative au versement de salaires ou à la réalisation d’un chiffre d’affaires ou de recettes caractérise le début d’activité.
Ainsi, le début d’activité est caractérisé dès lors que l’entreprise :
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a disposé d’immobilisations ;
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et, soit versé des salaires (il est tenu compte du premier versement de salaires par l’entreprise), soit réalisé un chiffre d’affaires ou des recettes.
S’agissant de la condition relative à la disposition d’immobilisations , celles-ci s’entendent des biens passibles d’une taxe foncière dont le redevable a disposé pour les besoins de son activité professionnelle et qui servent à déterminer sa base d’imposition à la CFE (réelle ou forfaitaire).
S’agissant de la condition relative à la réalisation d’un chiffre d’affaires ou de recettes :
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le chiffre d’affaires correspond au montant hors taxes des produits réalisés par le redevable avec les tiers dans le cadre de son activité professionnelle normale et courante. Il est tenu compte notamment des ventes de produits fabriqués, prestations de services et marchandises ainsi que des autres produits d’exploitation, des produits financiers ou des produits exceptionnels lorsque ceux-ci sont afférents à des activités réalisées de manière fréquente et régulière ;
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les recettes, c’est-à-dire les sommes encaissées, correspondent, pour les titulaires de bénéfices non commerciaux n’exerçant pas l’option mentionnée à l’article 93 A du CGI, aux recettes hors taxes résultant de l’exercice de la profession et, pour les titulaires de revenus fonciers, des recettes brutes hors taxes au sens de l’article 29 du CGI.
Remarque 1 : Les remboursements de charges communes effectués à une société civile de moyens (SCM) par ses associés constituent pour la SCM des produits d’exploitation à comprendre dans son chiffre d’affaires.
Remarque 2 : Pour les entreprises ayant pour activité principale la gestion des valeurs mobilières qu’elles détiennent, le chiffre d’affaires à retenir tient compte des produits financiers.
La première année au cours de laquelle ces entreprises réalisent du chiffre d’affaires ou des recettes constituent, au sens de la CFE, leur année de création . Au titre de cette année, elles ne sont pas non plus redevables de cette cotisation, par application des dispositions du II de l’article 1478 du CGI.
Leur première imposition à la CFE est établie au titre de l’année suivant celle au cours de laquelle elles ont, pour la première fois, réalisé du chiffre d’affaires ou des recettes.
Pour les entreprises employant des salariés, la première année d’imposition à la CFE correspond à l’année suivant celle au cours de laquelle elles ont, pour la première fois, soit versé des salaires soit réalisé du chiffre d’affaires ou des recettes.
Une fois créées, les entreprises peuvent demander à bénéficier des exonérations de plein droit ou facultatives de CFE. Dans le cas des exonérations temporaires, la période d’exonération débute à la date de création, au sens de la CFE, de l’entreprise, soit au moment de la vérification des conditions énoncées dans la présente section.
Remarque : Une entreprise qui, n’employant pas de salariés et n’ayant pas encore réalisé de chiffre d’affaires ou de recettes, recevrait un avis d’imposition à la CFE peut demander le dégrèvement de cette cotisation auprès du service des impôts dont elle dépend, en fournissant la preuve de l’absence de versement de salaires et de réalisation de chiffre d’affaires ou de recettes.
L’ensemble de ces commentaires sont issus d’une mise à jour de la base BOFIP en date du 16 décembre 2014