Art : Paris fête le dessin

21/03/2023 Par Artprice
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C’est le début d’une semaine consacrée au dessin à Paris :  le Salon du dessin au Palais Brongniart et la Drawing Now Art Fair ouvrent leurs portes au public pour quelques jours seulement. Quelques maisons de ventes complètent l’offre.

 

Les festivités commencent au Palais Brogniart, avec l’ouverture d’un salon du dessin dont la force est de présenter la diversité du dessin et de laisser les marchands libres dans leurs choix et leurs accrochages. Après trois ans de reports liés à la crise sanitaire, plus de 1000 dessins regroupés au Palais Brongniart sont à découvrir du 22 au 27 mars. Ce calendrier est propice pour faire venir à Paris les conservateurs et les collectionneurs étrangers, notamment américains, dont certains ne sont pas encore revenus en Europe depuis plusieurs années. Cette édition peut donc être perçue comme une forme de renaissance au moment du printemps. L’événement est par ailleurs partenaire avec Drawing Now (73 galeries et près de 2000 œuvres du 23 au 26 mars au Carreau du Temple), dont l’offre plus actuelle est complémentaire au salon historique.

 

Événement à taille humaine, le Salon du dessin regroupe 39 exposants pour sa 31e édition, dont 18 sont étrangers, tandis que neuf intègrent la manifestation pour la première fois. La sélection est toujours pointue autour de feuilles anciennes, modernes et contemporaines sélectionnées par les marchands parmi les plus prestigieux de la profession. La qualité de l’offre se révèle par exemple par les propositions de Nathalie Motte Masselink, qui compte parmi ses clients d’importants musées et des collectionneurs avertis. La galeriste propose notamment une étude du GUERCINO (1591-1666) (image ci-contre) qui témoigne de l’influence de l’art de Raphaël que Guerchin a pu étudier lors de son séjour à Rome (1621-1628), et dont la provenance est assez impressionnante puisqu’elle peut être tracée jusqu’à l’atelier de l’artiste. 

 

Le prix de dessin de la Fondation Guerlain, dédié à l’art brut

Partenaires de longue date, Daniel et Florence Guerlain, collectionneurs et fondateurs du Prix de dessin contemporain Daniel et Florence Guerlain, remettront le prix du dessin le 23 mars au Palais Brongniart. Les noms des trois finalistes de cette 16e édition du Prix de dessin étaient révélés en décembre dernier. Il s’agit de Pascal Leyder (né en 1988 à Bastogne), Mehrdad Rashidi (né en 1963 à Sari, en Iran) et Melvin Way (né en 1954 en Caroline du Sud), trois artistes apparentés à l’Art outsider, dont les oeuvres ont déjà intégré des institutions de premier plan comme la Collection de l’Art brut de Lausanne. En plus des dotations financières, une œuvre du lauréat sera offerte par la Fondation Guerlain à une institution française.

 

Pascal Leyder, Sans titre, techniques mixtes sur papier, 40 x 53 cm. Courtesy Escale Nomade, Paris

 

Promesses de batailles aux enchères

Traditionnellement, plusieurs sociétés d’enchères parisiennes choisissent cette période clé pour consacrer quelques vacations au dessin. Ader organise ainsi trois sessions entre le 20 et le 24 mars : de belles feuilles anciennes non attribuées sont proposées pour quelques centaines d’euros, lorsque les plus précieuses culminent autour de 30 000 euros, sous les signatures d’Antoine Watteau ou de Jean-Baptiste Pater.

Christie’s offre aussi une belle vente de dessins anciens et du XIXe siècle le 22 mars, avec une tête d’enfant de François BOUCHER (1703-1770) proposée autour de 10 000 euros selon l’estimation moyenne (image ci-contre), une scène intime plus aboutie du même artiste autour de 30 000 euros, un château fantastique de Victor HUGO (autour de 50 000 euros), une étude pour Léda et le cygne par Théodore GÉRICAULT (autour de 5 000 euros), des dessins de Daumier, de Millet, d’Isabey, de Tiepolo, de Greuze et, parmi les plus cotés, un homme agenouillé de Peter Paul RUBENS (entre 250 000 et 350 000 euros) et une galerie en ruines par Hubert ROBERT (entre 70 000 et 100 000 euros). Christie’s ne réitérera pas cependant l’exploit de l’an dernier, où elle vendait à Paris, en mai, un dessin de jeunesse original de MICHELANGELO au prix de 24,3m$, établissant un nouveau record mondial au double du précédent pour le génie de la Renaissance italienne.

 

Le dessin est la deuxième catégorie d’oeuvres la plus importante du marché de l’art après la peinture. Il représente 14% du produit des ventes mondial des œuvres d’art –  2,2 milliards de dollars de produit des ventes annuel – aux enchères, pour 21% des transactions. Concrètement, quelque 150 000 dessins dûment attribués à des artistes se sont vendus aux enchères l’an dernier, sans compter les nombreuses œuvres dont on n’a pas pu retracer l’origine précise. Plus de la moitié de ces dessins sont accessibles pour moins de 1 000$, ce qui en fait un segment de marché très attractif pour les collectionneurs qui trouveront, cette année encore, bien des trésors entre les salles de ventes et les grands salon spécialisés.

Communiqué d'Artprice