Si peu d’artistes peuvent se targuer d’afficher une cote en hausse de 500 % sur la décennie, David LACHAPELLE fait partie du cénacle de ces photographes contemporains les plus courtisés de la planète.
L’artiste est connu pour avoir mis sa technique photographique à l’épreuve d’une humanité starisée. Il surenchérit sur le théâtre glamour de l’univers « people » et sur une image trop artificielle et trop séduisante pour ne pas tomber sous le coup de l’icône.
Les photographies de David LaChapelle jonglent avec notre amour du profane et ses allures faussement sacrées. Si Mickael Jackson en archange terrassant un démon et Courtney Love en moderne Piéta sont des détournements immédiatement lisibles, l’artiste fait son entrée à la galerie Templon de Paris avec des œuvres plus subtiles, moins littérales, dans les séries Last Supper et Still Life.
Il s’agit non plus de corps glorifiés mais de corps disloqués, l’envers du « décor » en somme. Des fragments de mannequins dans des cartons recomposent La Cène de Leonard de Vinci dans Last Supper et, des sosies en cire, morcelés et déformés renvoient à Leonardo di Caprio, John Kennedy ou Madonna dans Still Life.
David LaChapelle rencontrera à coup sûr son public en France avec ces nouvelles séries, d’autant que l’Hexagone est le troisième consommateur au monde de ses photographies (plus de 11 % des transactions, contre 34 % aux États-Unis et 38 % au Royaume-Uni).
Les acheteurs français privilégient les œuvres cotées entre 3 000 $ et 40 000 $ en salles, tandis que les 10 % du marché haut de gamme (de 40 000 $ à plus de 100 00 $) se jouent à New York et à Londres.
La nouvelle collaboration de l’artiste avec une galerie française fera peut-être décoller sa cote in situ.