La dixième édition de la KIAF vient de se terminer, l’occasion pour Artprice de faire le bilan d’une des foires asiatiques les plus constantes au sein du 13ème marché pour l’art contemporain aujourd’hui, celui de la Corée du Sud
Avec 192 galeries, dont 75 étrangères, la KIAF célébrait cette année sa dixième édition . Créé en 2002, cette foire s’est rapidement installée comme l’une des foires asiatiques les plus importantes. Si le grand nombre de galeries brouille un peu la lecture, la KIAF n’en demeure pas moins une foire de qualité grâce à un réseau de galeries locales et d’artistes de qualité.
Ainsi chez PYO , on pouvait voir une œuvre monumentale (plus de 4 mètres carré) de Ufan LEE accrochée à quelques mètres d’une grande « Spinning painting » de Damien HIRST (plus de 1m de diamètre) ou d’un Fanzhi ZENG. Julian Opie a la cote en Asie puisque ses œuvres se retrouvaient dans plus de cinq galeries.
Face au nombreux Julian Opie, la galerie Hyundai présentaient 9 nombres sculptés de Robert INDIANA et quelques numéros additionnels sur les murs de la galerie.
Au milieu des grandes galeries coréennes, quelques galeries européennes de qualité espéraient séduire avec des grands noms de l’art occidental. C’est ainsi que Die Gallery en provenance de Frankfurt avait décidé de tapisser les murs de son stand d’œuvres de Pablo PICASSO (des dessins principalement), de Marc CHAGALL, de Anselm KIEFER ou d’ André MASSON. Face à la Die Galley, la Galerie Forsblom d’Helsinki avait joué la carte du mélange entre une sculpture monumentale de Bernar VENET et une sculpture de l’artiste chinois Wenling CHEN . La Finlande était bien représentée puisque la gallerie Taik de Berlin consacrait son espace à la nouvelle scène photographique finlandaise (Helsinski School) avec un des rares stands uniquement consacré à la photographie.
Dans le second hall (la foire en comptant deux), certaines grandes galeries tel Leehwaik Gallery, Bhak Gallery ou Johyun Gallery offraient des œuvres de qualité face à un art plus décoratif proposé par les galeries avoisinantes. Ainsi la RHO Gallery proposait un espace dédié à l’artiste Byung-Rock YOON et à ses grandes pommes sculptées ou peintes, l’artiste jouit cependant d’un certain succès en salles des ventes avec des résultats supérieurs à 50 000 $ pour des œuvres de grandes tailles, le stand avait au moins l’avantage d’attirer énormément l’œil du jeune public.
Chez Bhak on retrouvait encore Lee Ufan (présent dans plus d’une douzaine de galeries cette année), ou d’énormes portraits peints de Young Wook HAN . Face aux visages inquiétants mais sincères du peintre coréen la galerie Artside avait fait le choix de portraits de famille par l’artiste chinois Xiaogang ZHANG .
La Columns Gallery avait quant à elle fait le choix de l’abondance. Un grand néon de Tracey EMIN (« For You ») éclaire des ours de Peter OPHEIM alors qu’un fauteuil de Ron ARAD contemple les peintures de Marc QUINN ou Jim DINE . Juste à coté, la galerie indonésienne VanessaArtLink proposait un espace entier à l’artiste Gusti Agung MANGU PUTRA et à la question des droits de l’homme.
La galerie Leehwaik proposait, face aux nombreuses lithographies de Andy WARHOL (chez Insa, Juliana, Yeasung ou encore Rainer Klomczak) sur la foire, une « Marilyn » de Dong-Yoo KIM et de grands NOH JUNG RAN (l’artiste coréen de la couleur était aussi à l’honneur chez Pyo).
Quelques mètres plus loin, la galerie Wellside proposait une monographie d’un des artistes les plus présents sur la foire : Seo-bo PARK. Présent dans plus de six galeries, l’artiste n’a pas retrouvé les prix records qu’ils atteignait en 2007/2008 (plus de cinq œuvres vendues plus de 100 000$), mais jouit encore d’une forte demande au sein du premier marché.
Il était encore présent quelques mètres plus loin chez Johyun Gallery en compagnie de Lee Ufan, d’une « Spiral painting » de Hirst, ou chez Song Art Gallery en compagnie d’un autre artiste plébiscité en Corée et à l’étranger : Nam June PAIK.
Cette année la KIAF ouvrait un nouvel espace : Art Flash, dédié aux nouveaux médias et installations volumineuses. Ainsi les plus grandes galeries coréennes (de Pyo à Hyundai en passant par Kukje) avaient joué le jeu et proposaient dans un espace dédié une installation d’un artiste contemporain coréen.
Une très bonne initiative qui permettait de découvrir le travail de jeunes artistes tel Yeon Doo JUNG ou Seung-Ku HAN. Le pays qui mit au monde Nam June Paik, l’artiste vidéo le plus coté, continue d’appuyer des projets innovants dans des disciplines moins cotées.