Rang | Artiste | Adjudication | Œuvre | Vente |
---|---|---|---|---|
1 |
Mark ROTHKO |
65 000 000$ |
White Center (1950) |
15/05/2007 (Sotheby’s New York NY) |
2 |
Alberto GIACOMETTI |
47 500 000$ |
Grande tête mince (1954) |
04/05/2010 (Christie’s New York NY) |
3 |
Mark ROTHKO |
45 000 000$ |
No. 15 (1952) |
13/05/2008 (Christie’s New York NY) |
4 |
Alberto GIACOMETTI |
44 500 000$ |
Grande tête mince (grande tête de Diego) (1954) |
06/11/2013 (Sotheby’s New York NY) |
5 |
Norman Perceval ROCKWELL |
41 000 000$ |
Saying Grace (1951) |
04/12/2012 (Sotheby’s New York NY) |
6 |
Mark ROTHKO |
41 000 000$ |
No. 11 (Untitled) (1957) |
12/11/2013 (Christie’s New York NY) |
7 |
XU Beihong |
36 679 200$ |
Cultivation of the peaceful lan (1951) |
05/21/2011 (Poly International Auction Co.,Ltd Pékin) |
8 |
Franz KLINE |
36 000 000$ |
Untitled (1957) |
4/11/2012 (Christie’s New York NY) |
9 |
Jackson POLLOCK |
36 000 000$ |
Number 4 (1951) |
13/11/2012 (Sotheby’s New York NY) |
10 |
Mark ROTHKO |
30 500 000$ |
Untitled (Red, Blue, Orange) (1955) |
13/11/2007 (Christie’s New York NY) |
Dominé par les signatures américaines, ce classement des oeuvres des années 50 les plus cotées s’avère particulièrement haut de gamme, partant d’un ticket d’entrée à 30,5 m$ jusqu’au record de 65 m$, pour des enchères majoritairement enregistrées à New York (huit sur dix). Mark Rothko domine avec trois résultats - dont la première et la dixième place – profitant d’une forte valorisation de l’expressionnisme abstrait américain depuis 2007.
Forte domination américaine
L’expressionnisme abstrait est considéré comme le premier grand mouvement artistique américain . Jalon incontournable de l’histoire de l’art, peinture abstraite à la charge psychique forte sur des toiles de grands formats, l’expressionnisme est soutenu par les plus grands collectionneurs de la planète . Peu étonnant que trois artistes - Mark ROTHKO (1903-1970), Franz KLINE (1910-1962), Jackson POLLOCK (1912-1956) – tiennent la moitié de ce Top. Plus inattendu, un autre américain, le peintre figuratif Norman Perceval ROCKWELL (1894-1978) ajoutait l’année dernière 27,5 m$ à son précédent record, doublant les estimations prévisionnelles !
Si Mark Rothko est l’artiste le plus coté du courant colorfield depuis cinq ans (cote en hausse de +130 % depuis 2003), Jackson Pollock est quant à lui le chantre absolu de la tendance gestuelle. Pollock fait aujourd’hui partie du cénacle très fermé des peintres les plus chers du monde. Au cours de l’année 2013 – meilleure année pour le marché de l’art - cinq œuvres sur toiles se sont vendues au moins 50 m$ dans le monde, dont une de Pollock, intitulée Number 19. Cette œuvre réalisée en 1948 a fait grimper les enchères jusqu’à 52 m$, enterrant de 17 m$ l’estimation haute espérée par Christie’s, qui avait pourtant basé son estimation sur le précédent record de l’artiste (Number 4, 76,5 cm x 63,5 cm, adjugée 36 m$, le 8 mai 2012). Number 19 fait ainsi partie des grands records de l’année 2013, année faste au terme de laquelle l’artiste a pris la 15ème place du classement mondial, via un produit de ventes de plus de 100 m$ en dix lots seulement. Si l’enchère moyenne de Pollock se situe à hauteur de 10 m$, reste-t-il quelques oeuvres abordables sur le marché ? La réponse est oui, mais il faut être prêt à débourser entre 5 000 et 10 000 $ pour une estampe de petit format. L’année dernière à Munich par exemple, la maison de ventes Ketterer cédait un travail à la point sèche 1944 près de 7 200 $ (le 20 avril 2013).
Franz Kline entame quant à lui un rattrapage de cote face à ses compatriotes. Seule une œuvre de Kline a atteint le seuil très haut de gamme des 10 m$ : c’était en 2012 et l’oeuvre en question, une majestueuse abstraction de 1957 s’est envolée pour 36 m$. Kline n’est pas toujours millionnaire. 60 % de ses oeuvres sont accessibles pour moins de 100 000 $ en salles de ventes, dont 10 % pour moins de 9 000 $. Ne croyez pas que seules des estampes sont accessibles dans cette gamme basse de prix, car les lots proposés sont souvent de petites travaux à l’huile ou des aquarelles des années 40, encore très éloignées, il est vrai, des préoccupations abstraites qui ont imposé l’artiste sur la scène artistique internationale.
Alberto Giacometti vs Rothko
En terme de record absolu, Alberto GIACOMETTI bat l’américain Mark Rothko . Dans ce Top néanmoins, les deux artistes se disputent les quatre premières places. Peintre, dessinateur, graveur et sculpteur parmi les plus coté du monde avec Jeff Koons, Alberto Giacometti a fortement marqué l’esprit des acteurs du marché de l’art en 2010, année où il devint pour quelques semaines l’artiste le plus cher du monde aux enchères . En février 2010 en effet, sa sculpture L’Homme qui marche I réalisée en 1960 atteignait 58 m£ (92,5 m$, Sotheby’s), déclassant un record mondial détenu par Pablo Picasso pendant six ans (Le Garçon à la pipe, 93 m$, mai 2004). Galvanisés par ce record, les acheteurs poussaient, trois mois plus tard, l’exemplaire 3/6 de la Grande tête mince (Grande tête de Diego) à 47,5 m$, soit plus de 12 m$ au-dessus de l’estimation haute. C’est c’est Grande tête mince, un bronze trois fois plus petit que L’Homme qui marche I et réalisé en 1954 qui s’impose comme la seconde meilleure adjudication de son palmarès et comme la seconde œuvre la plus chère des années 50. En 2013, l’exemplaire 6/6 de la Grande tête affiche 3 m$ de moins au compteur. Elle lui vaut néanmoins la quatrième meilleure enchère pour une œuvre des années 50. Le numéro 5/6 se vendait 12,5 m$ en 2002 (13,7 m$ frais inclus chez Sotheby’s)… entre son premier passage en salle en 2002 et son prix actuel, le portrait de Diego a ainsi grimpé de plus de 260 %. Après trois enchères tenues par des sculptures, la quatrième œuvre la plus cotée de Giacometti est une huile sur toile représentant le frère de l’artiste. Cédée 29 m$ en novembre 2013 chez Christie’s, elle est exclue de ce Top , fermé à 30,5 m$ par Mark Rothko..
Seul artiste chinois du classement, XU Beihong (1895-1953) se vend entre la Chine et Hong Kong à de rares exceptions près . Célèbre pour sa capacité à moderniser la peinture traditionnelle, les collectionneurs se ruent sur ses représentations d’animaux et de chevaux au galop. Ce qui fait la différence si recherchée de Xu ? Un art transversal qui réinterprète les techniques traditionnelles chinoises avec un sens de la composition occidental. Influencé par la Chine comme par l’Occident, il est considéré comme l’un des premiers grands peintres à transposer les thèmes épiques chinois à l’huile sur toile (technique occidentale). Xu a en effet été formé aux deux écoles : après des études d’art entre Shanghai et Tokyo, le jeune artiste part étudier à l’Ecole Nationale supérieure des Beaux-arts de Paris en 1919 puis passera quelques années en Europe. Avec l’avènement de la République Populaire de Chine, il devient président de l’Académie centrale des beaux-arts de Beijing et de l’Association des artistes de Chine en 1947. L’oeuvre lui valant sa présence dans le Top enchère est un dessin tardif de 1951 (l’artiste décède deux ans plus tard) qui se trouve être son record absolu d’enchère à hauteur de 36,6 m$ (plus de 42 m$ frais inclus). Son marché s’est néanmoins essoufflé depuis un tel résultat. Son record 2013 était d’ailleurs 10 fois moindre que ce sommet de 2011.