Les dix meilleures enchères réalisées par des maîtres anciens

Si la plupart des maîtres anciens sont aujourd’hui exposés entre les musées les plus prestigieux et les monuments les plus visités, quelques rares œuvres qui n’échappent pas au jugement du temps apparaissent quand même en salles des ventes.

Avec seulement 4% des coups de marteau en salles des ventes, l’art ancien réalisait 11% du produit des ventes en 2010 ; si aucun record ne fut frappé en 2010, les dix dernières années furent le théâtre de neuf des dix plus belles enchères des maîtres anciens.

D’exceptionnelles découvertes peuvent alors déchaîner les passions en salles des ventes. Ce fut le cas pour The Massacre of the Innocents de Peter Paul RUBENS . Cette œuvre venait d’être attribuée au grand maître jusqu’alors identifiée comme celle de la main de Jan van den Hoecke . Elle est devenue le plus cher tableau ancien jamais vendu aux enchères à 69,7 m$ (45 m£) lors de la vente consacrée aux Maîtres anciens du 10 juillet 2002. Rubens déclasse ainsi Jacopo da Carucci PONTORMO le tenant du titre depuis treize années avec le superbe Portrait of Duke Cosimo I de Medici acheté 35,2 m$ le 31 mai 1989 chez Christie’s New York par le Getty Museum de Los Angeles.

Alors que le spectre de la crise économique hantait les salles de ventes, deux coups de marteau frappés pour l’art ancien ont contribué à relancer la confiance des acteurs du marché de l’art : le 8 décembre 2009 chez Christie’s Londres, le dessin Head of a muse de RAPHAEL défrayait la chronique avec une adjudication frappée l’équivalent de 42,7 m$ tout comme le Portrait of a man with arms akimbo de Rembrandt qui s’envolait à 29,5 m$. Cette adjudication devient son nouveau record écrasant de 3,5 m$ le précédent, Portrait of a Lady, Aged 62, Perhaps Aeltje Pieterdr.Uylenburgh (26 m$, Christie’s Londres le 13/12/2000).

En 2007 ce sont ces deux mêmes artistes qui faisaient briller l’art ancien sur le second marché signant les plus belles enchères pour ce segment qui récompensaient un Portrait of Lorenzo de Medici, Duke of Urbino de Raphael (33,2 m$ Christie’s Londres, le 05/07/2007) et Saint James the Greater de REMBRANDT VAN RIJN (23 m$, Sotheby’s New York, le 25/01/2007).

Alors en pleine période faste, le marché de l’art ancien s’est montré nettement moins volatil et moins spéculatif que celui de l’art contemporain.

Si ce sont surtout les portraits, italiens ou flamands, qui déchaînent les plus belles enchères, un paysage réussit à se glisser dans le palmarès : une vue de Venise d’Antonio Canal CANALETTO . L’œuvre Venise, the Grand Canal, looking North-East from Palazzo Balbi partait pour 29,1 m$ le 7 juillet 2005 chez Sotheby’s Londres et détient toute période confondues la plus belle enchère pour une représentation de la cité des Doges.

Autre maître italien dont les œuvres sont rarissimes sur le second marché (seules deux peintures ont changé de mains en salles des ventes) Andrea MANTEGNA qui enregistrait le 23 janvier 2003 chez Sotheby’s New York une enchère à 25,5 m$ pour Descent into Limbo. Le thème de la descente du Christ dans les Limbes n’avait jamais connu pareil engouement aux enchères et ce malgré ses nombreuses interprétations par les artistes à travers les âges.

Une petite œuvre de Jan VERMEER VAN DELFT de 25,2x20 cm, Young Woman seated at the Virginals, fut adjugée 26,7 m$ le 7 juillet 2004 chez Sotheby’s Londres. Cette pièce exceptionnelle apparue sur le marché en 2004 est la seule œuvre du peintre présentée en salle depuis 1921.

Les œuvres de maîtres anciens sont si rares sur le marché, qu’elles atteignent rapidement des sommets. Avec en moyenne une enchère record chaque année, les maîtres anciens font la fierté de quelques heureux collectionneurs et des musées les plus prestigieux.