Art : les 10 oeuvres les plus chères du monde

06/02/2016 Par Artprice
4 min de lecture

 

Rang Artiste Adjudication Œuvre Vente

1

Pablo PICASSO

179.365.000$

Les femmes d’Alger (Version O ) (1955)

2015-05-11 Christie’s NEW YORK NY

2

Amedeo MODIGLIANI

170.405.000$

Nu couché (1917-1918)

2015-11-09 Christie’s NEW YORK NY

3

Francis BACON

142.405.000$

Three Studies of Lucian Freud (1969)

2013-11-12 Christie’s NEW YORK NY

4

Alberto GIACOMETTI

141.285.000$

L’homme au doigt (1947)

2015-05-11 Christie’s NEW YORK NY

5

Edvard MUNCH

119.922.500$

The scream (1895)

2012-05-02 Sotheby’s NEW YORK NY

6

Pablo PICASSO

106.482.500$

Nude, Green Leaves and Bust (1932)

2010-05-04 Christie’s NEW YORK NY

7

Andy WARHOL

105.445.000$

Silver Car Crash (Double Disaster) (1963)

2013-11-13 Sotheby’s NEW YORK NY

8

Pablo PICASSO

104.168.000$

Garçon à la pipe (1905)

2004-05-05 Sotheby’s NEW YORK NY

9

Alberto GIACOMETTI

103.689.994$

L’homme qui marche I (1960)

2010-02-03 Sotheby’s LONDRES

10

Alberto GIACOMETTI

100.965.000$

Chariot (1950)

2014-11-04 Sotheby’s NEW YORK NY

copyright © 2015 artprice.com

Premier constat

Le ticket d’entrée au Top 10 des oeuvres les plus chères du monde affiche désormais 100 m$, tandis que le record absolu se rapproche des 200 m$ . Le prix du record a donc presque doublé en 10 ans. La première œuvre à passer la barre symbolique des 100 millions de dollars fut le chef-d’oeuvre de Pablo Picasso, Le Garçon à la pipe, vendu 104,1 m$ chez Sotheby’s New York en 2004. C*ette œuvre de la fameuse Période Rose, fut réalisée par un jeune Picasso de vingt-quatre ans, qui venait de s’installer à Montmartre. Acquise pour 30 000 dollars en 1950 pour intégrer la collection de John Hay Whitney (ancien président de l’International Herald Tribune), l’oeuvre fut mise en vente par la fondation philanthropique Greentree, créée Betsey Whitney (décédée en 1998).*

Deuxième constat

Picasso reste le leader absolu du marché très haut de gamme , un mythe difficilement détrônable (si ce n’est pour peu de temps), qui tient à lui seul trois des meilleures adjudications de l’histoire, dont le record absolu, emporté en mai 2015 avec la vente d’une version des Femmes d’Alger (Version O ) (1955) pour plus de 179 m$. Un seul artiste parvient à lui faire face avec, lui-aussi, trois ventes supérieures à 100 m$ : c’est Giacometti, sculpteur incontestablement le plus coté du monde.

Troisième constat

Un tel classement illustre l’hégémonie de New York sur ce segment de marché prestigieux. C’est là, pour neuf coups de marteau sur dix, que les chefs-d’oeuvre changent le mieux de mains. Précisons que New York est la capitale du marché mondiale en terme de recettes annuelles aux enchères, loin devant la Chine et le Royaume-Uni. Christie’s et Sotheby’s, les plus puissantes sociétés de ventes au monde, sont les seules capables de présenter des œuvres de ce niveau. Par ailleurs, elles n’hésitent pas à prendre de lourds engagements financiers auprès des vendeurs, via leur système de garantie, pour obtenir la mise en vente de ces chefs-d’oeuvres.

Signalons encore que les œuvres adoubées à de tels niveaux de prix sont toutes des créations du XXème siècle, à l’exception du Cri d’Edvard Munch, réalisé à la fin du XIXème siècle. Le phénomène s’explique à la fois par la mondialisation de la demande sur les grands artistes occidentaux du siècle dernier (notamment pour alimenter les collections des musées en émergence) et par la raréfaction constante de chefs-d’oeuvres anciens sur le marché des enchères. Le record porté sur une œuvre ancienne n’a d’ailleurs pas été renouvelé depuis 13 ans en Occident. Il revient toujours au Massacre des Innocents de Rubens (1608-1609), une toile vendue 76,6 m$ en 2002 à Londres. Un tel chef-d’oeuvre pourrait aisément passer le seuil des 100 millions s’il refaisait surface en salle aujourd’hui.

Quels seraient les autres artistes capables de rentrer dans la course aujourd’hui ? Roy Lichtenstein, Gustav Klimt et Mark Rothko ne sont pas loin derrière les six élus actuels , tous auréolés de records à plus de 85 m$. L’un des plus récents et des plus impressionnants est celui emporté par Roy Lichtenstein en novembre 2015, avec la toile Nurse (1964) vendue plus de 95 m$, contre 1,5 m$ vingt ans plus tôt (la première vente de Nurse en salle remonte au 2 mai 1995 chez Sotheby’s).

La course aux records ne semblent pas prête de s’arrêter, d’autant que 100 ou 200 m$ ne représentent pas une somme si conséquente pour les quelques milliardaires de la planèt*e et que, sur le marché de gré à gré, le record connu via bien au-delà des Femmes d’Alger de Picasso : il s’est établi à 300 m$ en février 2015, avec la vente d’un Gauguin par un acheteur qatari, selon "The New York Times". La toile en question s’intitule Nafea faa ipoipo et date du premier séjour de Gauguin à Tahiti.

Communiqué du 4 février 2016