Le marché de l’art s’est réveillé fin septembre à New York, avec les premières vacations contemporaines, assorties, à quelques jours d’intervalle, des grands ventes de photographies.
Les premiers résultats sont tombés, bons pour les ténors de la photographie moderne que sont Man Ray, Edward Weston, Imogen Cunningham, Robert Frank, Alfred Stieglitz, Lazlo Mooly-Nagy, Irvin Penn ou Alexandro Rodchenko, tous récompensés entre 100 000 et 500 000 $ , à l’image d’Helmut Newton, grand favori de la sessions Triple XXX chez Christie’s. Meilleurs encore sont les performances des signatures très contemporaines dispersées quelques jours plus tôt par Christie’s et Sotheby’s.
La vente d’art contemporain Good to go, organisée par Sotheby’s le 24 septembre 2014 et incluant des œuvres issues de la collection de Joni Gordon (de la Newspace gallery), a totalisé 28,2 m$ frais inclus pour 80 % de lots vendus. Une réussite donc, battant les prévisions en terme de chiffre d’affaires et témoignant d’une demande active (faible de lots ravalés) portée par 10% d’acheteurs en ligne, des investissements significatifs de la part d’acheteurs américains, mais aussi asiatiques et latino-américains, d’après la société de vente.
Good to go offrait un ensemble particulièrement dense d’œuvres de Vija CELMINS, a qui Sotheby’s doit trois des quatre résultats millionnaires de sa vente…
Vija Celmins, cette artiste américaine d’origine lettonne née en 1939, voit sa cote flamber depuis deux ans . Les trois nouveaux records millionnaires qu’elle signait le 24 septembre représentent 6,9 m$, soit 2,3 m$ de plus que les performances de toutes ses œuvres vendues aux enchères sur l’ensemble de l’année 2013 (4 m$ de produit de ventes en 2013). Le nouveau sommet récompense une toile de 1965 intitulée Burning Plane, laquelle a doublé son estimation haute d’1,2 m$ pour asseoir un prix marteau de 2,9 m$ (soit 3,413 m$ frais inclus).
Celmins fait ici mieux que Keith HARING, pourtant plus convoité que jamais. Une toile de Haring plantait tout de même un record d’adjudication à 4,2 m$ en mai dernier (Untitled (September 14, 1986) vendue chez Sotheby’s) ; cette fois, une grande toile sans titre de 1988 a atteint 2,3 m$ (2,741 m$ frais inclus).
Parmi les autres grandes réussites de ce 24 septembre, citons encore John BALDESSARI , dont un dessin - 18th and Highland, National City - s’est vendu 420 000 $ (509 000 $ frais inclus) contre une fourchette d’estimation comprise entre 180 et 250 000 $.
L’ouverture new yorkaise du 23 septembre chez Christie’s fut moins spectaculaire que celle de sa concurrente, avec un résultat de 11,2 m$ de résultat frais inclus (soit 17 m$ de moins que Sotheby’s).
La meilleure enchère honore Joe BRADLEY, avec pas moins de 720 000 $ emporté pour cet élu de la nouvelle scène américaine (toile Berlin Duck #2, réalisé en 2011, vendue 869 000 $ frais inclus). Il s’agit là de la deuxième meilleure enchère de Bradley, dont le record fut signé lors des précédentes ventes d’art contemporain Christie’s de mai 2014 (à 800 000 $ au marteau, soit 965 000 $ pour la technique mixte intitulée Blonde, datée elle aussi de 2011).
Joe Bradley, 39 ans, fait mieux sur cette vente que Julian SCHNABEL, grande figure de la scène américaine né, lui, en 1951 . Schnabel a lui aussi le vente en poupe depuis deux ans et décrochait même son premier million en mai dernier chez Sotheby’s (avec 800 Blows, adjugée 800 000 $ soit 1,205 m$ frais inclus le 14 mai). Il tient la deuxième meilleure enchère du 23 septembre, grâce à une grande technique mixte intitulée The Conversion of St Paulo Malfi, dont l’adjudication de 350 000 $ intègre le Top 10 de l’artiste.
Quant à KAWS (né en 1974), vendu 240 000 $ (293 000 $ frais inclus pour la toile Fury de 2008), il en est à sa troisième enchère record en moins de douze mois. A 40 ans, Kaws est porté par l’effet Perrotin d’une exposition new yorkaise récente et par des collectionneurs particulièrement médiatiques, dont Pharrell Willams. Nouvelles coqueluches du marché, Joe Bradley et Kaws ont autant compté que Robert Indiana et Warhol pour Christie’s dans cette session de rentrée.
Plus jeune encore, David OSTROWSKI , allemand né en 1981, formé à l’académie des Beaux-arts de Dusseldorf auprès d’Albert Oehlen, déjà exposé chez Simon Lee, Peres Projects, Almine Rech ou la White Cube de Sao Paulo, compte déjà 11 résultats d’adjudications supérieures à 100 000 $ depuis son introduction sur le marché des enchères en février 2014 ! Le succès fulgurant d’Ostrowski le porte à la 167ème place du Top 500 contemporain (cf Rapport sur le marché de l’art contemporain 2013-2014 d’Artprice.com).