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Marché de l'art

Banksy : évolution de la cote de l'artiste en 2013

Il y a deux ans, la sortie à grand renfort médiatique du documentaire « Exit Through the Gift Shop » (traduit en français par « Faites le mur ») redonnait à coup de fouet à Banksy, premier Street artist millionnaire aux enchères. L’envolée de sa cote fut lourdement touchée par la crise de fin 2008 et 2009. A l’heure où le marché de l’art contemporain redore son blason, qu’en est-il pour BANKSY ?

Les premiers signes d’une envolée des prix se manifestent pour Banksy en 2006.# En quelques mois, il passe d’un artiste abordable pour moins de 10 000 $ à un maestro du marché flirtant avec les 100 000 $. L’année s’achève sur un coup de théâtre : estimée 5 000 £, Tank, embracing Couple est finalement adjugée 52 000 £ le 25 octobre 2006 chez Bonhams Londres, soit plus de 97 000 $.

 

L’ascension des prix continue en 2007 et atteint son point culminant en 2008 avec deux records d’enchères dépassant le million de dollars.# Le premier est enregistré le 14 février à hauteur de 1,7 m$ chez Sotheby’s New York (Keep it spotless, soit 1,87 m$ frais inclus), le second arrive deux semaines plus tard à Londres, avec un coup de marteau à 1 093 400 $ (550 000 £, Simple Intelligence testing, Sotheby’s). Incarnant la folle ascension des prix qui s’empare de l’art contemporain en 2008, Banksy emporte 21 adjudications à plus de 100 000 $ sur le premier semestre de l’année. Seuls huit coups de marteau de ce niveau ont résonné sur les six premiers mois de l’année 2013. Le marché s’est donc considérablement assagi mais comment évolue la cote ?

 

Entre la période faste et la retombée des prix, certaines œuvres ont vu leur prix divisé par deux, voire par trois. Ce fut par exemple le cas de sa sculpture David (re-visitation du fameux David de Michel-Ange) cédée l’équivalent de 347 000 $ en 2007 puis de de 126 000 $ en 2011 (170 000 £ chez Sotheby’s le 12 octobre 2007 puis 80 000 £ le 14 octobre 2011).

Malgré des pertes conséquentes pour certains investisseurs pendant le creux de la vague, Banksy a gagné suffisamment de collectionneurs pour revenir à un très bon niveau de prix aujourd’hui. Il n’est certes plus question de records millionnaires, mais sa cote est repartie à la hausse.

 

Plusieurs adjudications témoignent de cette tendance, à commencer par la meilleure enchère 2013. Celle-ci culmine à 330 000 £, soit 516 120 $ pour Think Tank, adjugée le 13 février 2013 chez Sotheby’s Londres. Or, le même sujet valait 200 000 £ de moins en 2008 (130 000 £, environ 256 000 $ chez Bonhams Londres le 16 avril).

Autre exemple avec les 90 000 € (environ 120 000 $) décrochés à Paris au marteau d’Artcurial pour Flying Copper en janvier 2013, un sujet deux fois moins cher en 2010 (adjugé 31 000 £, environ 47 000 $, le 26 juin 2010 chez Sotheby’s Londres).

L’assainissement du marché et le retour d’un climat de confiance attisent de nouveau la demande. Banksy se refusant à alimenter le marché des enchères, certains se servent directement dans la rue. Le renversement de situation a ici quelque chose de comique… les vandales ne sont plus ceux qu’ils étaient jadis. Le Street art ayant acquis sa légitimité, les pochoirs célèbres sont passés du statut de souillures à celui de patrimoine urbain collectif. Ceux que l’on désigne aujourd’hui comme vandales sont les nettoyeurs de murs ou, de façon plus radicale, les arracheurs, une pratique qui semble prendre de l’essor. De nombreux amateurs de Street art se sont en effet émus de la disparition cet été du pochoir No Ball Games peint sur le mur d’un magasin londonien. Ce n’est pas une première pour Banksy et il n’est pas le seul à être convoité de la sorte.

 

Les Street artists constatent de plus en plus que leurs interventions urbaines ont un destin marchand qui leur échappe. Attention donc à la provenance des œuvres avant de vous porter acquéreur. Banksy a par ailleurs mis en place un service d’authentification baptisé Pest Control, seule structure habilitée par l’artiste à vendre ses œuvres.

 

Publié le vendredi 16 août 2013 par Artprice

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