La première société d’enchères mondiale annonce une série de ventes exceptionnelles pour ce mois de mai, notamment des œuvres d’art moderne et contemporain issues d’importantes collections privées.
Sous l’intitulé Christie’s 20/21 Century, ces ventes new-yorkaises rassemblent un siècle d’art en provenance de la collection Sandra et Gerald Fineberg, de la Collection of Paul G. Allen, de la S.I. Newhouse Collection, de la collection Alan et Dorothy Press et enfin, de celle de Jacques et Emy Cohenca. Artmarket by Artprice vous propose un tour d’horizon de deux de ces collections d’exception.
Collection S.I. Newhouse (11 mai)
Les œuvres de la collection du milliardaire S.I. Newhouse, magnat des médias décédé en 2017, pourraient rapporter plus de 144 millions de dollars en mai à Christie’s. La maison de ventes avait déjà dispersé, en 2019, un ensemble de 11 œuvres de la collection de Newhouse pour un montant global de 216,2 millions de dollars. C’est à lui qu’appartenait la fameuse sculpture Rabbit qui fit de Jeff KOONS, l’artiste vivant le plus cher aux enchères en 2019, suite à sa vente à 91 millions de dollars.
Seize œuvres seulement composent l’ensemble de Newhouse proposé en mai, mais il s’agit de seize œuvres de qualité impressionnante. Elles condensent les grandes signatures de l’art américain d’après-guerre : Warhol, Lichtenstein, Jasper Johns, Willem de Kooning, mais font aussi la part belle à Pablo Picasso, Lucian Freud, Francis Bacon et Cy Twombly.
La plus abordable est une toile de Brice Marden, Number 1 (1962, 45,7 x 57,2 cm), estimée entre 400 000$ et 600 000$ et les plus précieuses, estimées à plus de 20 millions de dollars chacune, sont des oeuvres de Picasso, Lichtenstein, Bacon et de Kooning. Une toile importante de Jasper JOHNS, Decoy (1971) est attendue entre 12 et 18 millions de dollars. Lors d’une précédente vente aux enchères de novembre 1997, elle avait été achetée pour 4,4m$ (Christie’s, New York). La toile de Orestes (1947) de Willem DE KOONING, considérée comme l’une des plus belles œuvres en noir et blanc de l’artiste à avoir jamais été mise aux enchères, pourrait dépasser les 25 millions de dollars. Cette toile avait été achetée par monsieur Newhouse lors d’une vente de Sotheby’s en 2002, pour 13,2m$.
Collection Sandra et Gerald Fineberg (17 mai)
“Un siècle d’art : la collection Gerald Fineberg” est l’une des ventes les plus attendues de cette fin de printemps. Elle réunit 220 œuvres hors du commun héritées du défunt collectionneur Gerald Fineberg, qui seront dispersées en deux volets les 17 et 18 mai prochains. Cet ensemble rare offre une traversée à travers un siècle d’histoire de l’art, avec des œuvres représentatives du surréalisme, de l’expressionnisme abstrait, de Gutai, du Pop Art, du minimalisme ou encore de l’arte povera. Il s’agit aussi d’une collection dynamique et inclusive, précise Christie’s, avec des artistes tels que Barkley Hendricks, Beauford Delaney, Ruth Asawa, Alma Thomas et Alice Neel.
Parmi les œuvres les plus remarquables de la collection figurent Badende, une importante peinture figurative par Gerhard RICHTER estimée entre 15 et 20 millions de dollars, soit autant qu’une rare peinture de texte aux lettres multicolores de Christopher WOOL. Citons aussi un portrait peint par Man Ray de Kiki de Montparnasse, attendu entre 1 million et un million et demi, et la toile Buste d’homme lauré peint par Pablo PICASSO en 1969, estimée jusqu’à 12 millions de dollars, moins de cinq ans après avoir atteint 7,8m$ chez Sotheby’s, Hong Kong (30 septembre 2018).
Les dispersions de collections privées de cet acabit est toujours une aubaine pour les maisons de ventes aux enchères. C’est une prise de risque indéniable mais aussi une chance immense de présenter à la fois des créations de qualité exceptionnelle et un ensemble d’œuvres constitué par un seule personne, lui-même porteur d’une histoire remarquable. C’est grâce à quelques collections privées de premier plan que l’on enregistrait, en 2022, six ventes supérieures à 100m$ : du jamais vu dans l’histoire du marché des enchères. Or, toutes ces œuvres provenaient de deux collections prestigieuses dispersées par Christie’s : cinq de la collection de Paul Allen et une de celle de Thomas et Doris Ammann. La collection de Paul Allen tournait d’ailleurs, une nouvelle page de l’histoire des enchères, en totalisant 1,62 milliard de dollars à elle seule.