Le marché de l’art français se porte bien avant l’ouverture du salon Art Paris

Le dernier Rapport du Marché de l’art 2023 fait état du dynamisme impressionnant que connaît le marché de l’art français depuis quelques années. Quatrième pays le plus performant du monde pour la vente d’œuvres d’art aux enchères, la France a d’ailleurs maintenu son cap malgré le réajustement général du marché de l’art international au cours de l’année dernière. Le résultat annuel enregistré en France en 2023 pour la vente d’oeuvres d’art aux enchères a fléchi seulement de -11%, pour s’établir à 875m$, lorsque les États-Unis ont perdu -28% de résultat comparé à 2022 et le Royaume-Uni -15%, suite à la contraction de l’offre d’oeuvres majeures et la baisse d’enthousiasme constatées sur le segment de marché le plus haut de gamme.

Mais contrairement au marché britannique, et américain dans une moindre mesure, le marché français repose en premier lieu sur l’approvisionnement local. Il est particulièrement dense (106 400 lots vendus en 2023 soit le deuxième pays le plus important en termes de transactions aux enchères), avec une manne d’œuvres très abordables, tout en gagnant véritablement en puissance sur le segment haut de gamme. À l’aune des quinze dernières années, le produit des ventes d’œuvres d’art en France bondit en effet de plus de 70%, avec une progression significative du nombre d’œuvres millionnaires, comme détaillé dans le Rapport mondial d’Artprice (Rapport mondial 2023).

Le regain de vitalité de la place de marché française déborde largement le monde des enchères. Il se révèle à plusieurs niveaux et Paris semble vouloir revenir à ce qu’elle était au tournant du 20e siècle, avec des artistes internationaux venant y travailler et les grands acteurs du marché de l’art enthousiastes de s’y retrouver. Le renouvellement du pouvoir d’attraction de la capitale est indiscutable depuis l’ouverture récente de galeries internationales comme Mendes Wood DM et Hauser & Wirth et, plus tôt, de de David Zwirner en 2019, de White Cube et Galleria Continua en 2020. La présence de ces prestigieuses galeries contribue à placer à nouveau Paris au cœur du marché de l’art mondial et à redorer son blason.

Par ailleurs, les galeries françaises sont de plus en plus nombreuses à s’implanter à l’étranger, notamment à New York pour ce qui est de galeries Perrotin, Templon, Ceysson & Bénétière, Lelong, Almine Rech, Georges-Philippe et Nathalie Vallois et la galerie 1900-2000. L’enjeu est essentiel, notamment pour faire rayonner des artistes français contemporains qui, longtemps isolés du marché international, présentent des cotes bien en-deçà de celles de leurs homologues américains, anglais ou chinois. Défendre la qualité de la scène française est l’un des grands enjeux que s’apprête encore à relever la foire Art Paris dans quelques semaines.

Un regard sur la scène française. Elika Hedayat, Les dépossédés #14, 2023, Huile sur toile, 163 x 114 cm. Galerie Aline Vidal

Un regard sur la scène française. Sara Jerôme, L’Éveil. Courtesy de l’artiste et H Gallery

Art Paris soutient les artistes français

Pour sa 26e édition, qui se tient du 4 au 7 avril au Grand Palais éphémère, Art Paris s’engage davantage dans le soutien à la scène française en lançant avec BNP Paribas Banque Privée, partenaire premium officiel de la foire, le Prix BNP Paribas Banque Privée. Le prix “BNP Paribas Banque Privée: un regard sur la scène française” viendra récompenser le parcours d’un ou d’une artiste, choisi parmi les nominés de la sélection d’Éric de Chassey, commissaire invité d’Art Paris 2024, qui propose un programme autour des “Fragiles utopies”. Ce prix, récompensé par une dotation de 30 000 euros, sera décerné à un artiste français représenté par l’une des galeries participant à Art Paris le mercredi 3 avril 2024, lors de l’inauguration de la foire.

Artistes nominés pour le prix BNP Paribas Banque Privée: un regard sur la scène française:

Jean-Michel Alberola (né en 1953) – Templon

Yto Barrada (née en 1971) – Polaris

Cécile Bart (né en 1958) – Galerie Catherine Issert

Alice Bidault (née en. 1994) – Pietro Sparta 

Nicolas Chardon (né en 1974) – Onirismes.art

Mathilde Denize (née en 1986) – Perrotin 

Nathalie du Pasquier (née en 1957) – Yvon Lambert

Philippe Favier (né en 1957) – Galerie 8+4

Elika Hedayat (née en 1978) – Aline Vidal Paris

Sarah Jérôme (née en 1978) – H Gallery 

Benoît Maire (né en 1978) – Nathalie Obadia

Edgar Sarin (né en 1989) – Galerie Michel Rein 

Daniel Schlier (né en 1960) – Galerie Est 

Assan Smati (né en 1972) – Nosbaum Reding

Raphaël Zarka (né en 1977) – Mitterrand

Maria Helena Vieira da Silva, Ballet ou Les arlequins, 1946. Galerie Jeanne Bucher Jaeger

Art Paris

4-7 avril 2024

Grand Palais éphémère. Champ de Mars, Paris