Christie’s, Sotheby’s et Phillips donnaient chacune leur grandes sessions new-yorkaises d’art contemporain la semaine dernière. Artprice en rappelle les moments les plus éclatants.

 

Sotheby’s : un résultat exceptionnel de 856 millions

La performance réalisée à New York par Sotheby’s entre le 14 et le 18 novembre est exceptionnelle : la société de Monsieur Drahi enregistre 856m$ pour six sessions de ventes d’art moderne et contemporain. Fait notable : la grande dispersion d’art contemporain du 16 novembre affiche un résultat légèrement supérieur (269m$) à celui de la grande vente d’art moderne du 14 novembre moderne (253m$). 

Willem de Kooning, Untitled (c. 1979) : 34,8m$

La vente de prestige d’art contemporain à été menée par les trois oeuvres suivantes: 

Andy WARHOL, White Disaster [White Car Crash 19 Times] (1963) : 85,5m$

Le “retable monumental de l’ère moderne, White Disaster (White Car Crash 19 Times) d’Andy Warhol compte parmi les réalisations artistiques les plus radicales et les plus obsédantes du XXe siècle”, selon la description faite par Sotheby’s au catalogue. Son prix de 85,5 millions de dollars démontre combien les prix de Warhol ont progressé depuis son décès, puisque cette œuvre se vendait pour 660 000$ le 5 mai 1987, chez Christie’s New York. Le prix de l’oeuvre a ainsi été multiplié près de 130 fois en trente-cinq ans.

Willem DE KOONING, Untitled (c. 1979) : 34,8m$ 

Vierge du marché jusqu’alors, et en provenance directe de la famille De Kooning, cette superbe toile d’environ deux mètres se classe comme la troisième peinture de l’artiste la plus valorisée aux enchères.

Francis BACON, Three Studies for Portrait of Lucian Freud (1964) : 30m$

Ce triptyque – dont chacune des trois toiles mesure 35,6 par 30,5 cm – ne renoue pas avec les 36,9m$ qu’il avait pourtant obtenu il y a 11 ans, chez Sotheby’s Londres : son prix dégringole au contraire de près de sept millions de dollars… Il est vrai qu’en 2011, les enchères s’étaient emballées au triple de l’estimation pour ce petit joyau de Bacon.

Un autre résultat clé de Sotheby’s fut obtenu lors de la session moderne du 14 novembre avec la vente de Composition No. II, qui a permis d’établir un nouveau record mondial pour Piet MONDRIAAN. Comptant parmi les œuvres les plus importantes de l’artiste jamais proposées aux enchères, Composition No. II a été vendue pour 51 m$, battant de près d’un demi-million le record précédent de Mondrian, obtenu pour une toile très proche, cédée en 2015 par Christie’s.

 

Une session historique pour Phillips

La vente 20th Century & Contemporary Art Evening Sale du 15 novembre est mémorable : obtenant 138,97m$, il s’agit de l’une des plus belle réussite dans l’histoire de la société.

 

138,97m$ est en effet le troisième résultat le plus élevé de l’histoire de Phillips. Les ventes d’art contemporain de jour (le 16 novembre) ayant par ailleurs rapporté 26,7m$ : Phillips réalise donc un résultat remarquable de 165,76 m$ pour une semaine de dispersion d’art contemporain. Pour Jean-Paul Engelen, co-directeur mondial de l’art du 20e siècle et contemporain chez Phillips : “Phillips est au cœur d’une période de croissance incomparable”, et cette croissance est visiblement portée par une attente très forte des collectionneurs internationaux, puisque des enchérisseurs provenant d’une trentaine pays se sont disputés 98% des lots proposés la semaine dernière.

Le plus beau coup de marteau revient à une toile exceptionnelle de Cy TWOMBLY, vendue pour 41,6m$ le 15 novembre. Si le marché s’avère très solide pour les œuvres importantes du 20e siècle et de l’art contemporain, il ne manque pas de faire briller les artistes les plus contemporains, dont Phillips inaugure bien souvent l’arrivée aux enchères. Ce fut le cas pour Danica LUNDY (31 ans) et Ilana SAVDIE (33 ans) qui ont chacune fait de solides débuts en ouvrant la vente d’art contemporain du 15 novembre. Les deux artistes, qui ont rejoint la White Cube cette année, ont respectivement obtenu 189 000$ et 176 400$ pour leur première toile vendue aux enchères. Elles viennent étoffer la liste de ces jeunes peintres femmes sur lesquelles se ruent les collectionneurs.

 

Nouveaux records obtenus la semaine dernière chez Phillips (source Phillips)

 

Christie’s : 421,9m$ d’oeuvres des 20e et 21e siècles vendues en une seule journée

307,9 millions pour l’art du 20e siècle, suivi de 114 millions pour l’art du 21e siècle : Christie’s réalise une très belle journée avec une centaine de lots seulement. Schiele, Magritte, Giacometti, Basquiat, Wool, Koons et Picasso comptaient parmi les artistes incontournables du 17 novembre. Le plus beau résultat pour une œuvre du 20e revient à un portrait de Beatrice Hastings par Amedeo MODIGLIANI (17,56m$). Pour l’art du 21e siècle, Sugar Ray Robinson de Jean-Michel BASQUIAT emporte la plus belle enchère, à 32,6m$

Anna Weyant, Loose Screw (2020) : 1,5m$ (Christie’s NY)

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Un impressionnant record est à signaler pour Rashid JOHNSON, à hauteur de 3m$, pour une peinture achevée cette année (Surrender Painting Sunshine, 2022). Ce résultat, et quelques autres, confirment un appétit hors du commun pour de jeunes artistes, dont nous avons évoqué les performances époustouflantes dans le dernier Rapport sur le marché de l’art contemporain d’Artprice. 

Citons encore les 856 000$ obtenus pour une toile de Salman TOOR peinte en 2019 (4 Guests), car ce résultat multiplie par cinq l’estimation haute… Un prix propulsé par l’impressionnant record de Salman Toor enregistré la veille chez Sotheby’s, à hauteur de 1,56m$ (Four Friends, une toile elle-aussi réalisée en 2019). D’autres adjudications illustrent la frénésie ambiante pour l’art ultra-contemporain : la toile Loose Screw d’Anna WEYANT est notamment partie pour 1,5m$, c’est-à-dire au triple de l’estimation haute de Christie’s. À 27 ans, Weyant est la plus jeune artiste représentée par la galerie Gagosian et elle ne cesse de faire sensation aux enchères. Elle a conquis les collectionneurs américains (entre autres) avec une peinture sophistiquée, qui dialogue à la fois avec les chefs-d’œuvre de l’âge d’or hollandais, l’hyperréalisme et l’ambiance de John Currin ou de Balthus.. Le même montant – 1,5m$ – a été déboursé pour une peinture de Noah DAVIS (Congo #7) et pour une autre de Shara HUGHES (New Moon Voodoo).