Rang | Artiste | Adjudication | Œuvre | Vente |
---|---|---|---|---|
1 |
Jean-Michel BASQUIAT (1960-1988) |
57 285 000$ |
Untitled (1982) |
2016-05-10 Christie’s New York NY |
2 |
Maurizio CATTELAN (1960) |
17 189 000$ |
Him (2001) |
2016-05-08 Christie’s New York NY |
3 |
Christopher WOOL (1955) |
16 965 000$ |
Untitled (1990) |
22015-11-10 Christie’s New York NY |
4 |
Peter DOIG (1959) |
16 346 086$ |
The Architect’s Home in the Ravine (1991) |
2016-02-11 Christie’s Londres |
5 |
Jeff KOONS (1955) |
15 285 000$ |
One Ball Total Equilibrium Tank (Spalding Dr. J Silver Series) (1985) |
2016-05-08 Christie’s New York NY |
6 |
Peter DOIG (1959) |
2016-05-08 Christie’s New York NY |
Cabin Essence (1993-1994) |
2015-10-16 Christie’s Londres |
7 |
Jeff KOONS (1955) |
14 725 000$ |
Balloon Swan (Yellow) (2004-2011) |
2015-11-10 Christie’s New York NY |
8 |
Christopher WOOL (1955) |
13 914 000$ |
Untitled (1990) |
2016-05-11 Sotheby’s New York NY |
9 |
Christopher WOOL (1955) |
13 605 000$ |
And If You (1992) |
2016-05-10 Christie’s New York NY |
10 |
Richard PRINCE (1949) |
9 685 000$ |
Runaway Nurse (2005-2006) |
2016-05-10 Christie’s New York NY |
Jean-Michel Basquiat toujours au firmament
C’est l’année d’un nouveau record mondial pour Jean-Michel Basquiat, dont une œuvre muséale de 1982 a été achetée pour 57,2 m$ par le Japonais Yusaku Maezawa, alors qu’elle ne coutait que 4,5 m$ en 2004 (chez Sotheby’s Londres, le 23 juin 2004). L’oeuvre de Basquiat est seule capable, aujourd’hui, d’emporter des plus-value plus de 50 millions de dollars en une dizaine d’années. Ce nouveau record enterre de presque 10 millions son précédent sommet, celui de Dustheads (1982) vendue 48,8 m$ en 2013 (chez Christie’s New York). Artiste contemporain le plus performant au monde, la vente de ses œuvres a généré 139,4 m$ entre l’été 2015 et l’été 2016 sur le marché des enchères. Il s’impose comme le grand leader du marché, suivi par Christopher Wool dont la vente de 42 œuvres a généré 84 m$ en 12 mois.
Trois œuvres de Christopher Wool
Chrisopher Wool s’impose comme l’une des artistes contemporains les plus en vogue du moment . le marché s’intéresse particulièrement à une période précise mettant en oeuvre des techniques de sérigraphie pour disposer de grandes lettres sur la toile (1989-1995). Ces œuvres constituent le meilleur de Wool aux yeux les collectionneurs, mais le marché se tourne désormais aussi vers des œuvres plus tardives. Depuis cinq ans, Wool fait partie, avec Jean-Michel Basquiat et Jeff Koons, d’un triumvirat générant près de 20% des recettes mondiales de l’art contemporain aux enchères. Ces trois artistes sont soutenus par le marchand Larry Gagosian, le plus efficace faiseur de cote qui soit.
Deux œuvres de Jeff Koons
Jeff Koons demeure, depuis trois ans, l’auteur de la sculpture contemporaine la plus chère du monde , via les 58,4 m$ emportés par son Balloon Dog (orange) de trois mètres de haut, le 13 novembre 2013 chez Christie’s à New York. La vente de ce Balloon Dog générait, cette année là, un volume d’affaires a peu près équivalent à celui d’une année de vente aux enchères au Japon. Cette année, l’exploit est moindre, et la somme atteinte par le Balloon Dog en 2013 équivaut au montant global de toutes les œuvres de Koons vendues depuis l’été 2015 (soit près de 120 œuvres). Il s’agit toujours d’une performance hors du commun, Koons générant un produit de ventes annuel plus important que celui de l’art contemporain en France. Son meilleur résultat annuel récompense une installation de la série Equilibrium (1985), qui opérait un petit exploit en partant pour 15,2 m$, au double des prix affichés en 2014.
Deux œuvres de Peter Doig
Le record annuel de Peter Doig n’est certes pas son record absolu, il n’en est pas moins impressionnant. Le succès emporté pour la toile The Architect’s Home in the Ravine le 11 février 2016 chez Christie’s est en effet hors du commun. Cette œuvre affrontait les enchères pour la quatrième fois depuis 2002. Elle valait alors 475 000 $ (Sotheby’s le 26 juin 2002). Elle fut ensuite rachetée 3,6 m$ en 2007, puis 11,9 m$ en 2013, avant d’atteindre 16,3 m$ le 11 février 2016, multipliant 34 fois son prix en 14 ans. Aujourd’hui, Doig s’est établi comme le cinquième artiste contemporain le plus performant aux enchères, avec 44,6 m$ générés par la vente de 63 œuvres entre l’été 2015 et l’été 2016. Il est aussi le premier artiste non américain du classement mondial par chiffre d’affaires, avec 42 % du fruit de ses ventes opéré aux États-Unis contre 57,7 % sur le sol Britannique.
Le retour de Maurizio Cattelan
Maurizio Cattelan a été auréolé d’un nouveau record mondial cette année, qui s’élève à 17,1 m$ pour Him (Lui) , une œuvre subversive représentant Hitler agenouillé en prière à l’échelle d’un enfant de sept ans. Son précédent sommet est ainsi écrasé de près de 10 millions de dollars, malgré une actualité qui se trouvait en suspens depuis quelques années. Cette seule adjudication lui permet de battre Damien Hirst en terme de volume d’affaires annuel. Cattelan, qui avait volontairement arrêté sa carrière d’artiste après une « ultime » exposition au Guggenheim il y a cinq ans, revient donc en force. Le grand trublion de l’art vient d’installer des toilettes en or massif (America), opérationnelles, destinés à l’usage des visiteurs du musée Guggenheim de New York. Il revient par ailleurs avec une exposition à La Monnaie de Paris, intitulée Not Afraid of Love.
Richard Prince clôt le classement
Une œuvre de Richard Prince, Runaway Nurse (2005-2006), clôt le classement au seuil des 10 m$. Richard Prince reste un atout majeur du marché de l’art américain et se hisse cette année à la quatrième place des artistes les plus performants du monde en terme de chiffre d’affaires annuel, derrière les mastodontes Basquiat, Wool et Koons. La vente de 69 œuvres de Prince sur 12 mois mois a généré 55,8 m$, grâce aux toiles issues de la fameuse série des Nurses, et grâce à ses photographies toujours fortement valorisées. Trois d’entre elles passaient d’ailleurs le million de dollars le 10 mai 2016 chez Christie’s New York : un cliché de Cow Boy (2000) cédé 3,5 m$ et, puis deux œuvres Untitled (Fashion) vendues 2,8m$ et 2,4m$. Les prix de Richard Prince affichent une progression phénoménale. La revente cette année de la toile Two Leopard Joke (1989) prouvent combien il est soutenu : acquise pour 26 500$ en mai 1993 chez Sotheby’s New York, Two Leopard Joke est revendue presque 180 fois ce montant 13 ans plus tard.
De tels niveaux de prix prouvent encore que le marché très haut de gamme n’est pas en crise, et qu’il a radicalement changé d’échelle ces dernières années.