Après l’exposition Jeff Koons qui attira 650 000 visiteurs, le Centre Pompidou ouvre sa grande galerie à Mona HATOUM jusqu’au 28 septembre 2015.
Il s’agit de l’exposition la plus complète jamais réalisée de l’artiste britannique d’origine libanaise (une centaine d’œuvres couvrant quarante ans de création sont réunies), une exposition « organisée comme une cartographie et non comme une rétrospective » selon Christine Van Assche, qui en assure le commissariat.
Née en 1952 à Beyrouth de parents palestiniens, Mona Hatoum est installée à Londres depuis 1975, année ou éclate la guerre civile au Liban. Dans l’impossibilité de rentrer au pays, elle mène ses études d’art à Londres (à la Slade School of Fine Art) et partage aujourd’hui son temps entre Londres et Berlin.
Largement reconnue sur la scène internationale, sa carrière prend son envol en 1995 suite à l’obtention du prestigieux Turner Prize . Elle expose alors à la White Cube à Londres (1995) puis au New Museum à New York (1997), avant de faire son entrée dans l’arène des enchères en 1998, avec une première adjudication prometteuse à 46 000 $ frais inclus, pour A Couple of Swings (Christie’s New York) : l’installation comprend deux balançoires l’une en face de l’autre, aux assises en verre, qui promettent l’accident au moindre mouvement… les expositions suivantes passent par la Tate Britain (Londres, 2000), le musée d’art contemporain à Sydney (2005) ou encore le Mathaf : Arab Museum of Modern Art à Doha (2014). En 2011, l’artiste remporte le Prix international d’art contemporain Joan Mirò et signe, la même année, son record aux enchères à hauteur de 470 500 $ frais inclus (Christie’s New York, 8 novembre 2011).
L’oeuvre record, qui s’intitule Silence , détourne un lit d’enfant à barreaux réalisé en verre. La fonction protectrice de l’objet est mise à mal, puisque le lit peut se briser au moindre choc. Dans la lignée du conceptualisme et du minimalisme, les œuvres de Mona Hatoum s’inspirent aussi de sa vie personnelle et de ses origines. Mona Hatoum est une femme exilée et une artiste engagée.
Intimement concernée par les dérèglements du monde, elle détourne des objets quotidiens, des broderies palestiniennes, nous fait cheminer par vidéo à l’intérieur de son corps, compose des œuvres avec des cheveux… pour nous emmener, sur des territoires instables, à penser la menace, le déracinement, le conflit, la géopolitique, la beauté, l’identité et l’intimité…