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Fiscalité communautaire

Non conformité de l'article 44 septies du CGI aux règles du traité en matière des aides d'Etat

A l'issue d'une enquête approfondie commencée en août 2002, la Commission a conclu que le régime fiscal spécial applicable en France pour la reprise des entreprises en difficulté en vertu de l'article 44 septiès du Code général des impôts n'était pas conforme aux règles du traité en matière ders aides d'Etat. En effet, ce régime ne garantit pas que les aides versées soient proportionnées aux investissements réalisés ou au minimum nécessaire pour mener à bien la restructuration des entreprises concernées. Toutefois, la Commission n'a pas exclu que certains cas individuels d'application de ce régime puissent s'avérer compatibles.

 

Le régime fiscal spécial applicable en France pour la reprise des entreprises en difficulté en vertu de l'article 44 septiès du Code général des impôts prévoit une exonération totale de 2 années des bénéfices pour les entreprises nouvellement créées afin de reprendre les actifs de sociétés liquidées, ou sur le point de l'être.

 

Pour bénéficier de cette exonération la reprise doit concerner soit une entreprise dont la cession a été ordonnée par un tribunal, soit une entreprise proche de l'état de cessation de paiement. En outre, en vertu des dispositions des articles 1383 A, 1464 B et 1464 C du code général des impôts, les entreprises exonérées de l'impôt sur les sociétés au titre de l'article 44 septiès peuvent également bénéficier d'une exonération de la taxe professionnelle et de la taxe foncière pendant une période de deux ans. Ce régime en vigueur depuis 1989, n'a pas fait l'objet d'une notification préalable au près de la Commission.

 

Dans sa décision, la Commission estime que le régime fiscal français ne peut s'assimiler à une mesure générale car il ne s'applique qu'aux sociétés nouvellement créées remplissant certaines conditions (activité industrielle, reprise d'actifs de sociétés faillies ou en difficulté). Il convient de rappeler que dans son arrêt relatif aux vacances fiscales basques de 1996, le Tribunal de première instance a entériné l'approche de la Commission, selon laquelle les mesures accordées en faveur des entreprises nouvellement créées sont sélectives. L'approche suivie dans ce dossier n'est donc pas novatrice. Le régime constituant une aide d'État, sa compatibilité a été examinée à la lumière de l'article 87, paragraphe 3, du traité.

 

La Commission a estimé que le régime n'était pas susceptible d'être autorisé au titre des dispositions relatives aux aides au sauvetage et à la restructuration des entreprises en difficulté dans la mesure où il ne garantit pas que les aides versées seront limitées au strict nécessaire en vue de mener à bien le sauvetage ou la restructuration de l'entreprise concernée comme l'exigent les règles dans ce domaine. En effet, s'agissant d'exonérations de l'impôt sur les sociétés, le montant de l'aide dépendra uniquement de la capacité de l'entreprise à générer des bénéfices.

 

Enfin, la Commission a estimé que le bénéfice du régime n'étant pas limité aux petites et moyennes entreprises, il ne pouvait être approuvé au titre du règlement du Conseil sur les aides en faveur des petites et moyennes entreprises.

Publié le lundi 22 décembre 2003 par La rédaction

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