L’Assemblée nationale n’ayant pas adopté la première partie du projet de loi de finances pour 2026, celui‑ci est considéré comme rejeté en première lecture.
Le chiffre est saisissant : 404 voix contre, 1 seule voix pour. C’est un fait rarissime sous la Ve République. Ce résultat illustre ce que le président de la Commission des finances, Éric Coquerel, qualifie de « budget Frankenstein ». Le texte, initialement proposé par le gouvernement, a été tellement amendé, déconstruit et reconstruit par des majorités de circonstance contradictoires qu'il est devenu, selon les mots de la députée Félicie Gérard (Horizons), un « assemblage baroque » que plus personne ne voulait assumer.
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La gauche (NFP) a réussi à faire voter des taxes emblématiques (taxe Zucman, superdividendes, rachats d'actions), mais a voté contre le texte final car elle juge l'ensemble toujours marqué par l'austérité et insuffisant pour les services publics.
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Le bloc central (EPR, Horizons) et la Droite (DR) ont voté contre (ou s'abstiennent pour le MoDem et EPR) car ils jugent que le texte est devenu une « frénésie fiscale » (Nicolas Ray) et une « horreur économique » (Paul Midy) insupportable pour les entreprises.
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Le RN et l'UDR ont voté contre, dénonçant un « mensonge d'État » et une pression fiscale excessive.
Le rejet de la première partie (recettes) entraîne automatiquement le rejet de l'ensemble du projet de loi de finances. La deuxième partie du budget ne sera donc pas examinée en séance publique.
Le texte est désormais dans les mains du Sénat qui va repartir du texte initial du gouvernement.
Affaire à suivre...